Algérie

Le Caire interdit le Hamas palestinien sur son territoire



Le Caire interdit le Hamas palestinien sur son territoire
Voilà une décision que le président palestinien, Mahmoud Abba ne s'empressera pas de dénoncer.L'Egypte a interdit hier le mouvement Hamas, le soupçonnant de s'allier avec les Frères musulmans pour commettre des attentats. C'est un tribunal du Caire qui a proscrit les activités et la présence du Hamas, considéré comme la branche palestinienne des Frères musulmans, cible d'une sanglante répression depuis que l'armée a destitué le 3 juillet 2013 le président Mohamed Morsi, membre de cette confrérie.Les attentats visant policiers et militaires se sont multipliés depuis la chute de M. Morsi, notamment dans la péninsule du Sinaï frontalière avec Israël et Ghaza. De hauts responsables égyptiens accusent régulièrement le Hamas d'être «impliqué» dans ces attaques. Depuis le 3 juillet dernier, plus de 1400 personnes ont péri en Egypte, des manifestants pro-Morsi tués par les forces de l'ordre pour la plupart, selon Amnesty International. Par ailleurs, des milliers de Frères musulmans ont été arrêtés, dont la quasi-totalité de leurs leaders, jugés ? à l'instar de M. Morsi en personne ? dans divers procès, notamment pour «complot», «trahison» et « espionnage » en relation avec des mouvements islamistes étrangers, dont le Hamas.M. Morsi et les principaux leaders des Frères encourent la peine de mort dans trois des quatre procès en cours. Plusieurs membres du Hamas palestinien figurent parmi les coaccusés ? la plupart jugés par contumace ? dans le procès le plus emblématique intenté contre M. Morsi et les cadres de sa confrérie : ils sont tous jugés pour «espionnage», accusés d'avoir «comploté» avec le Hamas et l'Iran pour «déstabiliser» l'Egypte.Ainsi qu'il fallait s'y attendre, la direction du mouvement islamiste palestinien a réagi vigoureusement à la décision des autorités égyptiennes qui l'accusent par ailleurs d'être une création des services spéciaux israéliens. L'interdiction du Hamas en Egypte «vise à étrangler la résistance et sert l'occupation israélienne», a affirmé à Gaza Bassem Naïm, conseiller pour les Affaires étrangères du chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, espérant que cette décision ne se traduirait pas par «des restrictions à la circulation des personnes» vers ou en provenance de Ghaza. De nombreuses personnes passent par l'Egypte pour se rendre légalement dans la bande de Ghaza, par Rafah, le seul point de passage vers le territoire palestinien qui ne soit pas contrôlé par Israël. Néanmoins, Le Caire le ferme relativement fréquemment «pour des raisons de sécurité». Depuis 2012, l'armée égyptienne a détruit aussi des centaines de tunnels entre le Sinaï et la bande de Ghaza qui permettaient à des contrebandiers de fournir notamment des vivres, du carburant et des matériaux de construction à l'enclave palestinienne. La destruction de ces tunnels a d'ailleurs asphyxié la population qui en dépend entièrement. «Nous condamnons cette décision, que nous considérons comme choquante et répréhensible, dénoncée non seulement par le Hamas, mais par toutes les forces de la résistance du peuple palestinien, au moment où nous attendons de l'Egypte qu'elle soutienne le peuple palestinien», a ajouté Bassem Naïm qui redoute visiblement que son mouvement se retrouve à terme complètement isolé.Dans tous les cas, la décision prise par la justice égyptienne fera sans aucun doute les affaires du Fatah qui a complètement perdu pied dans l'enclave palestinienne depuis de longues années. Et connaissant Mahmoud Abbas, il est certain qu'il ne ratera pas l'occasion pour tenter d'y planter à nouveau son étendard et damer ainsi durablement le point à ses frères ennemis.




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