Algérie

Le Caire à l'écoute de Damas



« Les processus sociaux et politiques qui se déroulent au Proche-Orient ne doivent pas reléguer au second plan la nécessité d'apporter des solutions aux autres problèmes de la région », affirme Moscou. Favorable à « un règlement équitable et universel du conflit arabo-israélien conformément au droit international », la Russie compte demander lundi prochain, à New York, à ses partenaires du « Quartette » (Etats-Unis, Union européenne et ONU) qu'ils définissent rapidement les « démarches » à suivre pour faire sortir ce conflit de « l'impasse ». Parallèlement à cette réunion du Caire, Kofi Annan, l'émissaire conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe et Nasser Al Kidwa, son adjoint, entameront aujourd'hui leurs entretiens à Damas avec les responsables syriens. Au grand dam de certains pays du Golfe, qui veulent armer l'opposition et envoyer des troupes pour déloger Bachar Al Assad par la force, au risque de mettre le feu à l'ensemble de la région, ils prôneront un « règlement pacifique ». « Nous ferons tout ce qui est possible pour aboutir à la fin des hostilités et mettre fin aux massacres et aux violences », déclare Kofi Annan, mettant en garde contre les « conséquences » d'un armement de l'opposition et de son bras armé, l'Armée syrienne libre. « Je crois qu'accroître la militarisation » ne ferait qu'aggraver la situation », dit-il. Priorité pour les deux émissaires : « le cessez-le-feu et le rétablissement de la paix en prélude de la transition ainsi que la préparation de la conférence du dialogue entre le gouvernement et l'opposition », selon M. Ahmed Benhalli, le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe. L'opposition qu'il compte rencontrer en Turquie dans les prochains jours, a déjà fait savoir à l'ex-patron de l'Onu qu'elle rejette ses appels au dialogue et à la coopération. « Ils ne font que donner davantage de temps à Bachar al Assad pour mener la répression à son terme », dit-elle mettant en valeur les propos de Valérie Amos, la chef de l'humanitaire à l'ONU, qui a qualifié Homs de « zone totalement dévastée » et le nombre de personnes de réfugiés en Turquie ou qui ont besoin d'une aide alimentaire. Autrement dit, l'appel d'Annan à une trêve n'a quasiment aucune chance d'être entendu par l'opposition. Même si celle-ci ne peut « constituer aucune réelle menace pour Al-Assad », selon l'Institut international d'études stratégiques, un groupe de réflexion britannique. Moscou et Pékin restent inflexibles. Tout en demandant à Bachar Al-Assad et à l'opposition de mettre fin aux violences et d'aider le Comité international de la Croix-Rouge, les Russes et les Chinois continuent à appeler à un dialogue politique entre le gouvernement et l'opposition sous l'égide de l'Onu et à s'opposer aux résolutions des Occidentaux sur la Syrie. Y compris à celle qui sera sur la table, ce lundi au Conseil de sécurité. Moscou la juge « déséquilibrée ». Pékin qui a envoyé mercredi un émissaire à Damas présenter son initiative en six points, dont l'arrêt immédiat des violences, ouverture d'un dialogue entre le gouvernement et opposition, et rejet toute ingérence étrangère, compte expliquer sa position à l'Arabie Saoudite, à l'Egypte et à la France dès ce mercredi.


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