Le caftan est un type de costume ouvert, qui est lui-même une création asiatique dont l'introduction en Europe se fit grâce aux Scythes (cavaliers semi-nomades). Le costume ouvert ne faisait pas partie des tenues des civilisations méditerranéennes de l'antiquité. Il n'y fit son apparition que lorsque le caftan et la veste constituaient alors des parties indispensables dans le costume des peuples asiatiques.
C'est grâce à Alexandre le Grand, qui munit ses soldats de pantalons et de vestes (suite à ses expéditions en Perse), que la veste fut intégrée au costume des soldats perses, huit siècles après, sous la forme d'un manteau élégant boutonné sur le devant et qu'on appelait, en Persan, khaftan. Ce nom fut dérivé plus tard, par les turcs, en qaftan ou qoftân.
A cette date, plusieurs dynasties musulmanes se sont déjà développées en Méditerranée, ramenant avec elles les costumes et les soieries perses, qui ont servi de référence aux premières cours musulmanes. La naissance d'un empire islamique apporta un changement important dans le costume. En effet, ce dernier était taillé dans des étoffes de luxe, faites de riches textiles. Plus tard, les Umeyyades, vaincus par les Abassides et chassés de Damas, fondèrent une dynastie en Espagne et véhiculèrent leur art de vivre à l'autre bout de la Méditerranée. Le rapprochement des grandes dynasties berbères avec l'Andalousie leur a permis de découvrir les dernières modes vestimentaires, dont le caftan, qui ne cessait de se raffiner.
La découverte de l'or en Afrique et son commerce dans les grandes villes maghrébines contribuèrent à l'évolution du terraz du caftan et augmenta la demande européenne. Ceci dynamisa l'Afrique du Nord et fit d'elle le moteur de l'Afrique. Entre-temps, les Musulmans d'Espagne, vaincus et chassés par les Chrétiens, vinrent trouver refuge sur les côtes maghrébines, où ils ont apporté leur savoir-faire.
L'agrandissement de la puissance espagnole et son attirance pour l'or devinrent une réelle menace pour les pays maghrébins. Ceux-ci furent obligés, pour se protéger, de faire appel à la puissance musulmane de l'époque, que constituaient les Turcs.
C'est alors que les débuts du costume ouvert devant, sont marqués par l'apparition, dans le costume masculin des grandes cités du Maghreb, de longues soutanes boutonnées, coupées dans de luxueuses étoffes. Quant aux citadines algériennes et tunisiennes, elles modifièrent leur costume ouvert devant en s'inspirant du modèle morisque et levantin. Un peu plus tard, le modèle se stabilisa et devint une sorte de robe de couleur faite, chez les riches, de satin, de damas, de velours ou de soie ; elle était sans col, ouverte sur le devant et garnie de boutons sur la poitrine, parfois même bordée de fourrure. Elle descendait à mi-jambes, quelquefois plus bas, mais toujours au-dessous du genou ; les manches courtes n'arrivaient qu'aux coudes.
Plus tard, on vit le caftan fermé par devant au moyen de boutons d'or et d'argent puis, pour mettre en valeur les formes du corps, cintré à la taille.
Le caftan fut le costume principal des miliciens turcs pendant plus d'un siècle. Il a été porté par les janissaires et par tous les membres de la milice, depuis les plus humbles jusqu'aux chefs suprêmes ; ces derniers s'étaient réservés le droit de garnir d'un galon le col de leur caftan.
Seules les femmes turques fortunées, installées à Alger, portaient en saison froide un caftan de brocart ou de velours, orné de broderies faites en fil d'or ou d'argent. Plus tard, elles revêtirent, en hiver, un gilet, jaleco, qui se porte au dessus de la ghelila et qui est une sorte de longue et large veste de drap, dont les manches sont assez larges pour laisser paraître celles de la chemise.
Quant au costume masculin, à l'exception des dignitaires turcs et des quelques notables algérois qui participent à l'administration de la ville, la majorité des Algérois ne portaient pas de caftan.
Nombreux sont les Algériens qui attribuent faussement l'origine du caftan au Maroc, ignorant sans doute que nos propres ancêtres l'on porté autrefois. Néanmoins, c'est grâce au pays voisin que ce luxueux costume existe encore, car il a su l'adopter et à sa manière. Les femmes algériennes sont toujours séduites et fascinées par ce costume, en l'identifiant pourtant comme costume marocain.
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Posté Le : 29/09/2007
Posté par : nassima-v
Ecrit par : Debbagh Fifi
Source : www.eepad.dz