Algérie

Le business florissant des cours de soutien



La solution pour les parents est bel et bien dans les cours de soutienLes cours de soutien aggravent les inégalités entre les enfants de familles aisées et ceux de foyers démunis.
Les cours de soutien ou plutôt les cours particuliers ont littéralement connu une extension remarquable depuis le début des années 2000, mais ils ont explosé ces dernières années suite aux différentes perturbations que subissent nos établissements dues essentiellement aux mouvements de grèves répétitifs. Avoir des enfants et s'inquiéter de leur éducation et de leur scolarité n'est pas chose aisée. La solution pour les parents est bel et bien dans les cours de soutien, afin de combler les déficits de toute nature et dans toutes les matières. Ces derniers pour ne pas avoir mauvaise conscience ne lésinent pas sur les moyens, quitte à opérer des saignées dans leur budget.
Il est vrai que notre système éducatif basé sur les notes, les classements et autres examens qui déterminent le passage en classe supérieure ou plutôt le redoublement a favorisé l'existence des cours de soutien, mais force est de constater que les nombreuses perturbations de la scolarité des élèves ont fait exploser cette pratique commerciale informelle. Oui, il s'agit bel et bien d'une pratique commerciale informelle qui échappe complètement au contrôle fiscal et qui n'est pas sans conséquences négatives en matière de qualité de l'enseignement. Une pratique qui sert beaucoup plus à rassurer les parents, qu'à former les élèves.
Elle prépare des machines à examens, et ne règle rien sur le fond. Ces cours de soutien qui, ne touchaient à une certaine époque que les élèves de classes d'examens, notamment les classes de terminales se sont propagés à d'autres paliers et à tous les niveaux. Aujourd'hui, en l'absence des statistiques fiables et vérifiables on avance les chiffres de un élève sur trois qui suit les cours de soutien au lycée, deux élèves sur quatre au collège et un élève sur cinq au primaire. Un simple calcul peut nous donner un chiffre approximatif d'élèves qui suivent les cours de soutien sur les 8 millions d'élèves que compte notre secteur de l'éducation, soit un chiffre qui avoisine largement les 2 millions d'élèves au niveau national. Des garages, des étages de villas qui font office de locaux de cours de soutien fleurissent à tout bout de champ. Des salles de cours de soutien exiguës, mal éclairées et mal aérées, où le nombre d'élèves avoisine la cinquantaine. Est-ce vraiment-là une question de l'amélioration qualitative de l'enseignant' C'est la détérioration de cette qualité puisque les enseignants/commerçants s'appliquent mieux en cours de soutien que dans leurs établissements respectifs, tout simplement, pour des raisons financières. En effet, c'est une question de gain ni plus ni moins. Une pratique sans conscience et loin de la déontologie en la matière. Ces enseignants proposent des tarifs mensuels aux collégiens et lycéens assez chers si l'on croit certains parents d'élèves. Leurs prix oscillent entre 2000 à 10.000 DA le mois/élève à raison de 2 heures de cours par semaines. Leurs prix varient selon les matières et selon le nombre d'élèves par classe (garages). Ainsi, pour un groupe dépassant 30 élèves le prix est fixé à 2000 DA/élève soit à 60.000 DA au minimum par groupe. Si le groupe comporte moins de 20 élèves le prix est fixé à 3000 DA/élève et pour des groupes de moins de 10 élèves le prix est fixé à 5000 DA par élève/mois. Quant aux cours particuliers individuels, le prix est fixé à 10.000 voire 12.000 à 15.000 DA selon la catégorie sociale des élèves. Des informations colportées par des élèves et leurs parents nous font part d'un gain net et sans bavure de pas moins de 15 millions de centimes par professeur/commerçant. Mieux encore, il peut gagner jusqu'à 30 millions de centimes quand celui-ci dispose de plus de 100 élèves par semaine, notamment en temps de crise éducative comme celle qui secoue le secteur de l'éducation actuellement. C'est dire que la plaie est profonde et la réaction des services concernés est vivement attendue.


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