Algérie

Le bureau local de l'UGCAA apporte son soutien



Le prix des viandes blanches a suivi ces dernières semaines la tendance haussière de celui de la sardine. Un appel au boycott du produit a été lancé sur les réseaux sociaux.La flambée du prix du poulet enregistrée à Oran en quelques jours a amené des consommateurs à dénoncer "un racket" et à appeler, via les réseaux sociaux, au boycott de la volaille durant 3 à 4 jours. Des appels similaires ont été signalés dans plusieurs autres wilayas et partagés des centaines de fois. "Du poulet à 500 DA le kg, mais c'est de la folie !!! Jusqu'où veulent-ils encore aller pour saigner les pauvres consommateurs '... Tout est cher, nous ne pouvons plus nous permettre depuis longtemps d'acheter de la sardine, et maintenant, c'est le poulet !", s'emporte un retraité de la fonction publique au marché de la Bastille. Un boucher dont l'étalage est presque vide acquiesce : "J'ai refusé de ramener du poulet à 450 ou 470 DA le kg. À combien vais-je le vendre ' Qui pourra l'acheter ' Nous sommes aussi des victimes, nous les commerçants honnêtes."
Dans quasiment tous les marchés d'Oran, les boucheries spécialisées en viandes blanches affichent le kilogramme de poulet à 480, voire 500 DA. Du jamais vu pour la seule protéine animale que pouvaient encore consommer les Algériens de manière régulière.
Cet appel au boycott, dont on ne peut encore mesurer l'impact, mais qui est un avertissement aux professionnels et aux organismes de régulation et de contrôle, reçoit un soutien inattendu et significatif du bureau local de l'UGCAA, et le coordinateur affirme : "Nous soutenons cet appel au boycott, ainsi que nombre de commerçants. Les consommateurs pointent souvent du doigt les commerçants et les bouchers, mais la flambée des prix n'est pas de notre fait."
Il explique ensuite la situation de la filière avicole qui est connue pour être désorganisée du fait de l'ampleur de l'informel. "Vous avez des élevages qui fonctionnent de manière totalement informelle, sans contrôle. Vous avez aussi la spéculation féroce sur les volailles, une filière désorganisée avec certains qui profitent de la situation. Il faut réorganiser tout cela, c'est indispensable", ajoute ce responsable de l'UGCAA. En 2020, lors d'une rencontre nationale des éleveurs de volailles, le même responsable avait expliqué que la filière était parasitée par près de 70% d'informels. Sans oublier le coût des aliments importés, à savoir le soja et le maïs, qui ont également connu des flambées de prix. Tous ces éléments sont connus, mais leurs effets aujourd'hui sur le prix du poulet auraient pu être atténués avec une réorganisation de la filière dans son ensemble et tous ses segments. À noter que l'Algérien consommerait quelque 10 kg de viande blanche par an, ce qui reste faible selon les normes de l'OMS qui recommandent un apport en protéine de viande blanche de 20 kg par an et par habitant.
D. L.


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