Algérie

Le bulldozer et la mafia du foncier


Jusqu'à quand ces tristes individus jouiront-ils de l'impunité, au détriment de populations impuissantes 'Souk Ahras refuse de rompre avec les scandales et ceux qui tirent dividendes de l'état de confusion, qui prévaut dans les institutions officielles, restent à l'abri des reproches.
Les incuries administratives et les erreurs monumentales commises çà et là engagent les responsables de premier rang, lesquels refusent d'y remédier même si induits en erreur. Les inamovibles responsables de seconde zone et les autres sont loin des feux de la rampe et c'est là tout le secret.
La récente opération, fort louable, de démolition des baraques installées en milieu urbain, après relogement des familles concernées, n'a pas échappé à leurs desseins. En voici un exemple: Dorbani Zohra épouse Bougoffa, une dame âgée de 77 ans, cohéritière d'une ferme à la cité Benouareth Yahia (Fredha authentifiée par un notaire faisant foi), inscrite sur le registre des éleveurs de bovins (fiche signalétique d'exploitation n°354, délivrée par la Chambre agricole de Souk Ahras carte d'agriculteur n°886786) a été expulsée de sa ferme dans des conditions pour le moins intrigantes. Sa maison construite à base de pierre taillée et toute en tuiles, a bizarrement figuré sur la liste des baraques démolies. Voici des extraits du texte de sa doléance écrite, adressée aux différents responsables : «(?) mon fils qui était hébergé avec sa femme chez moi, a récemment bénéficié d'un logement social (?). Le 12/01/2012, les services de sécurité sont venus nous demander de quitter la maison familiale qui devait faire l'objet d'une démolition.
Le 25/01/2012, alors que mes enfants sont partis s'enquérir du problème auprès des instances compétentes, ordre a été donné au conducteur du bulldozer de démolir la construction. (?) je suis hébergée avec mes trois enfants et mon époux atteint de la maladie d'Alzheimer chez ma fille à la cité Rebbahi». Plus loin, nous lisons: «Nous avons supplié tous les responsables pour qu'ils lisent ces documents (copies remises à El Watan) qui prouvent l'erreur mais personne n'a voulu nous écouter. Nous avons imploré les agents placés à l'entrée du bureau du procureur de la République pour exposer notre cas sans jamais réussir à atteindre notre but.»
Un espace privé convoité par des particuliers
Selon quelques voisins, la ferme en question, de par sa position et sa superficie, fait languir des personnes influentes à l'échelle locale qui auraient profité de la bonne volonté des autorités locales dans le domaine de la lutte contre la prolifération des bidonvilles et d'un litige familial entre héritiers pour provoquer l'incident. « C'est dans la mêlée du recensement des baraques devant faire l'objet de démolition que l'adresse de notre maison a été glissée, à notre insu, dans la liste pour des raisons inavouées», nous dit la fille de la dame expulsée.
Ne pouvant guère récupérer les terrains domaniaux et communaux, comme ce fut le cas, autrefois, les barons du foncier se rabattent, par relais interposés, sur les propriétés privées. Voir aussi du côté de certains exécutants.
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