Algérie

Le BTPH, un secteur à risques Plus de 60 morts dans 800 accidents de travail en 2012 à Oran



L'Inspection du travail de la wilaya d'Oran déplore 60 décès enregistrés dans 800 accidents survenus, l'année dernière, dans différents chantiers de construction, relevant aussi bien du secteur public que privé. Le BTPH demeure un secteur à risques où ont été enregistrés plus de 75% de ces accidents, indiquent des sources de l'Inspection du travail.
Pour parer à cette situation alarmante, des mises en demeure ont été adressées aux responsables des entreprises afin d'assurer et de protéger leurs travailleurs, et surtout pour se conformer aux règles de sécurité absentes sur certains sites de travail.
Il ne se passe pas un jour sans que des ouvriers victimes d'accidents soient évacués vers le service des urgences du CHU d'Oran.
Nos sources parlent de 5 à 10 cas enregistrés quotidiennement. «Profitant de la crise que connaît le secteur de l'emploi, certains gérants d'entreprises n'hésitent pas à embaucher des ouvriers parfois sans qualification pour exercer des métiers pénibles et à risques et parfois sans prendre la peine de les déclarer à la Cnas ou les doter d'équipements de sécurité requis pour leurs activités.
Ne disposant pas d'autre alternative, des ouvriers, au péril de leur vie, acceptent toutes les conditions imposées sans la moindre réticence ou hésitation.
Parfois, travaillant dans des chantiers isolés et loin de leur lieu de résidence, des groupes d'ouvriers sont logés dans des baraques de fortune et nourris sommairement, alors que les frais de la prise en charge sont déduits abusivement de leurs paies», affirment les mêmes sources.
Ces dernières indiquent que les équipements de sécurité sont obligatoires conformément à la réglementation en vigueur.
«Il arrive parfois que des ouvriers, même dotés de casques, de chaussures de sécurité, de lunettes ou autres, ne les utilisent pas, par méconnaissance des risques qu'ils encourent. Et c'est une situation qui est imputable au gérant de l'entreprise qui doit, en principe, veiller au port d'équipement de sécurité», affirment nos sources.
Les jeunes constituent le gros lot des victimes de ces accidents. «Sans qualification et sans aucune connaissance des risques que leur fait encourir leur activité, ils sont prêts à braver tous les dangers pour travailler», souligne-t-on.
En effet, un ouvrier expérimenté et qualifié calcule les risques et connaît parfaitement l'utilité des équipements de sécurité. Ils sont les moins exposés aux risques d'accidents», affirment nos sources.
Malgré les campagnes de sensibilisation menées par les services de l'Inspection du travail, il reste beaucoup à faire pour réduire le nombre d'accidents sur les chantiers et les sites de travail.
«Nous menons un grand travail, mais parfois des accidents sont signalés sur des sites dont nous ignorons même l'existence en raison de la non-déclaration, obligatoire, de l'ouverture d'un chantier ou autre», notent nos interlocuteurs.


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