Algérie - Revue de Presse

Le Brésil doucement mais sûrement, les Pays-Bas sans convaincre



Cette fois, le doute est levé : l'équipe des Pays-Bas n'est plus cette formation qui a enchanté les puristes   par son football collectif. Au cours de la première phase, face au Danemark, le Japon et le Cameroun, ce fameux jeu a été dispensé par petites doses. Contre la petite Slovaquie, les Hollandais n'ont guère brillé, si ce n'est individuellement. D'ailleurs, leur succès a été acquis grâce à deux actions personnelles. La première signée Robben, lequel, alerté par un de ses défenseurs, s'est accaparé du ballon et, après 54 mètres de course, a réussi à se rabattre vers l'axe. Il ne lui restait plus qu'à effectuer ce crochet extérieur - son arme préférée - pour déséquilibrer trois Slovaques et battre Mucha d'un tir en coin. A part ça, on s'est ennuyé ferme, les Bataves semblant se contenter de ce résultat face à des adversaires certes pleins de bonne volonté, mais qui n'arrivaient pas à passer, du fait de la bonne occupation du terrain des Hollandais. On a vu Van Persie esseulé et se battre contre les défenseurs slovaques et qui a été sollicité par de longues balles inexploitables. Excepté deux interventions du gardien des Pays-Bas Stekelenburg, les Slovaques - déjà irrités par l'arbitrage de l'Espagnol Undiano Mallenca - n'ont pu revenir à la marque. Il a fallu un penalty (à la (90+3') pour qu'ils inscrivent le but de l'honneur. Est-ce que les Slovaques n'ont pas récupéré de leur formidable prestation face à l'Italie ? Ce serait l'une des explications de leur échec à un stade au départ inespéré. D'ailleurs, la Slovaquie, pour avoir démystifié le champion du monde italien, est considérée comme la grande sensation de ce mondial, à moins que le Ghana ne nous réserve d'autres bonnes surprises. Quant aux Hollandais, ils ne nous ont pas convaincus, ni par leur jeu, ni par la prestation de certaines individualités dont on disait beaucoup de bien. La défense ne donne pas des garanties de solidité, même si elle n'a cédé que deux fois. C'est une équipe gagne-petit qui risque de connaître de gros problèmes face au Brésil, en quarts de finale, qui est d'un tout autre calibre. On peut prévoir que le secteur défensif de la sélection «Oranje» aura du travail face au triangle magique Kaka-Fabiano-Robinho. Quant aux Slovaques, ils ont sans doute trop respecté leur prestigieux adversaire du jour et semblaient avoir oublié qu'ils avaient sorti les champions du monde en titre. Néanmoins, leur performance restera dans les annales et aidera le football de ce pays à progresser et à se faire une place au soleil.

 On en arrive à ce sacré Brésil version Dunga. Face au Chili, il a confirmé, bien entendu, son statut de favori numéro 1 dans la mesure où l'Espagne n'a pas tout à fait convaincu. Mais cette position dominante dans l'esprit des bookmakers ne date pas d'hier. Cependant, ce qui a changé, c'est le style qui est imposé par Dunga. Jamais par le passé, à titre d'exemple, on n'aurait vu l'avant-centre et les ailiers venir prêter main-forte à leurs coéquipiers de la défense. Dans ce Brésil-là, c'est une règle que tout le monde doit observer, sous peine, ou de ne pas être sélectionné ou de ne pas figurer dans le onze titulaire. Le 4-4-2 classique fait partie du passé. Sur le plan de l'efficacité, c'est une réussite complète. Les Chiliens, très volontaires et portés vers l'attaque, ont tout tenté pour secouer les filets de César. Ils se sont heurtés, sur toute la largeur du terrain, à de véritables «chicanes» car, outre le pressing exercé par les attaquants du Brésil, ils étaient confrontés à un problème insoluble avec des Brésiliens constamment en supériorité numérique. Certes, le keeper de la Seleçao a connu quelques alertes, mais il était fort bien protégé par deux «lignes», la première composée de Dani Alvès, Gilberto Silva et Kaka, et la seconde, la plus intraitable et fort peu regardante sur les moyens, par le quatuor Maïcon, Juan, Lucio, Bastos. Jamais les Brésiliens n'ont été aussi âpres dans les duels, même l'artiste Kaka devenant un habitué des cartons jaunes. A ce propos, Lucio s'est plaint d'avoir été malmené par les attaquants chiliens. Il oublie sans doute, qu'au cours de sa longue carrière, il a donné beaucoup plus de coups qu'il n'en a reçu! Il faut reconnaître que la pression populaire est énorme sur les joueurs contraints de gagner tous les matches. A leur talent unanimement reconnu, les cariocas ont acquis la rigueur qui les rend si difficiles à manier, même si cela passe par la perte du traditionnel panache si spécifique à leur football. Par le passé, les buts du Brésil étaient marqués à la suite d'actions de jeu. Aujourd'hui, leur réussite provient des balles arrêtées, comme ce fut le cas lors du premier tour. Cette fois, la seconde et troisième réalisation furent issues du jeu, seul le premier but provenant d'un corner. Il n'empêche que ce Brésil s'annonce comme le favori n°1. Tiens, samedi prochain, il aura l'autre favori sur son chemin, les Pays-Bas. On en salive à l'avance.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)