Algérie

Le bras de fer Saïed-Mechichi se poursuit


En Tunisie le blocage politique qui a pris la forme d'un duel entre le président de la République, Kaïs Saïed, et le président de l'ARP (Parlement), Rached Ghannouchi, n'est pas près de connaître son épilogue.Le président Saïed n'a toujours pas invité les nouveaux ministres à prêter le serment constitutionnel devant lui, considérant que le remaniement était entaché de "violations". Le chef de l'Etat tunisien n'a pas accepté non plus l'offre de dialogue qui lui avait été faite par le quatuor du dialogue, notamment de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), comme l'a affirmé son secrétaire général, Noureddine Tabboubi, qui, dans un entretien, a déclaré que la présidence de la République n'a pas accueilli favorablement l'initiative de la centrale syndicale relative au dialogue. Selon lui, la démission du chef du gouvernement serait la condition de Kaïs Saïed pour lancer le dialogue national.
Mais Hichem Mechichi a fait savoir qu'il ne démissionnerait pas de son poste, comme cela lui avait été recommandé pour mettre fin à la crise. "Poser ma démission comme condition pour lancer le dialogue national est insensé", a-t-il affirmé dans une déclaration aux médias, en faisant observer que "le pays a plus que besoin, aujourd'hui, de stabilité et d'un gouvernement qui répond aux attentes des Tunisiens". Mechichi a assuré avoir toujours la main tendue au dialogue, d'autant plus que son gouvernement propose un débat économique et social pour sortir de la situation actuelle. Cette position tranchée vient conforter celle exprimée le mois dernier par Hichem Mechichi, qui avait assuré alors qu'il ne démissionnera pas de ses fonctions, démentant les rumeurs et confirmant que malgré la crise constitutionnelle existante il ne quittera pas ses fonctions à La Kasbah.
"Je suis un soldat au service du pays, et le soldat ne démissionne pas car il a un devoir envers l'Etat", avait-il déclaré. Le chef du gouvernement peut se prévaloir du soutien d'Ennahda, auteur d'une démonstration de force dans la capitale tunisienne, et de Qalb Tounes qui lui avaient demandé de ne pas démissionner, suite à l'appel du président Kaïs Saïed de former un nouveau gouvernement si les ministres qui sont au c?ur de cette polémique ne sont pas rayés de la liste. Devant ces tiraillements, des partis et des organisations de gauche commencent à hausser le ton.
Des centaines de personnes ont, en effet, battu le pavé, samedi dernier, de l'avenue Habib-Bourguiba (centre de Tunis) pour revendiquer le changement du système politique en place (Parlement et pouvoir exécutif) et la libération des protestataires arrêtés et condamnés suite aux récents mouvements sociaux. À l'appel du Watad unifié (Parti unifié des patriotes démocrates), du Parti des patriotes démocrates socialistes, du Parti des travailleurs, du Courant populaire, ainsi que de l'Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et de plusieurs organisations de jeunesse, les manifestants qui se sont rassemblés place Ibn Khaldoun ont scandé des slogans appelant à l'unité et brandissant des portraits de protestataires arrêtés, avant que leur marche ne soit stoppée par les barrières de police.
Le message principal de cette manifestation, placée sous le signe "Libérez la Tunisie !", selon l'un des organisateurs, s'adresse aux autorités au pouvoir en les appelant à mettre un terme à "la dualité du pouvoir exécutif qui paralyse l'Etat", à former un gouvernement provisoire chargé d'assurer une phase de transition. Hormis cette manifestation qui se veut un appel à l'unité, d'autres suivront "pour que la rue dise son mot et impose un changement dans l'équilibre des forces". Cette manifestation est un appel à l'unité du peuple "pour obliger les gouvernants à quitter le pouvoir et les postes de décision, parce que leur maintien revient à maintenir cette crise, ce blocage politique et cette situation sociale critique", ont clamé ces partis et organisateurs qui se récalment d'une troisième voie.
Amar R.
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