Algérie

Le bras de fer Naftal - gérants des stations-service continue



De l’eau dans le gaz   Le conflit opposant Naftal aux gérants libres des stations-service peut connaître des rebondissements dans les jours à venir. Et pour cause, l’une et l’autre des parties campent sur leurs positions respectives.   Naftal met au devant les règles du commerce en refusant de travailler avec des gérants qui ne veulent pas signer de contrats avec elle. La direction générale de la société Naftal limite la protestation à un groupe d’une trentaine de stations gérées par des privés. Elle met ainsi en garde quant aux conséquences qui pourraient découler de ce refus. «La gérance des stations-service confiée au privé ne peut rester indéfiniment sans contrat. Tôt ou tard, tout le monde doit se conformer à des règles commerciales connues de par le monde, car aucune station ne doit rester sans contrat et nous demeurons, à cet effet, ouvert au dialogue avec les exploitants libres», a déclaré hier le directeur de la branche commerciale à Naftal, Abdelwahab Mezidi. Le même responsable a précisé que, «pour le moment, il ne reste qu’une trentaine de stations qui posent problème parmi les quelque 300 qui sont gérées par des privés». Et d’ajouter que le nombre de stations-service au niveau national est de 1.850, dont seulement 300 sont gérées par des privés, «tout en restant la propriété de l’entreprise» et que «150 gérants ont signé le contrat, discuté en commun accord, entre 2004 et 2005». Pour rappel, mercredi dernier, Naftal a adressé une correspondance aux gestionnaires de ces stations-service, leur proposant une nouvelle mouture du contrat. Révision qui revoit certains articles jugés «contraignants et impossibles» par les gestionnaires. Ce nouveau contrat stipule qu’en cas de décès du gérant, la gestion est accordée «en priorité à l’un de ses ayants droit désigné par un acte notarié» et qu’»en aucun cas, la résiliation ne peut survenir pour incapacité physique du locataire gérant». Deux principales dispositions que rejette, toutefois, la fédération. Contacté hier, son chargé de la communication, Hamid Iwaz, a nié tout contact ou renégociation de ce contrat avec l’entreprise. «Il n’y a eu aucun contact avec Naftal. Je défie quiconque pouvant me donner une preuve de l’existence de ce contrat», dira-t-il. Pour la fédération, «seul le contrat de concession demandée au président de la République peut mettre fin au conflit. Comment se fait-il que des contrats de concessions minières sont établis avec des entreprises étrangères alors que l’on nous refuse le nôtre?» s’est-il interrogé. Et de rappeler que le moratoire adressé aux autorités, devant expirer le 19 de ce mois, est toujours en vigueur. «Si aucune réponse ne nous parvient d’ici là, nous déclarerons la grève», a-t-il indiqué. Le moratoire demande «l’arrêt des mesures de rétorsion et les pressions exercées par Naftal ainsi que la comptabilisation par l’entreprise des sommes engrangées par la perception de la redevance de gestion sans contrepartie» et interpelle le ministère de l’Energie pour prendre ce problème en main. Toujours est-il, la date butoir du 19 retient l’attention de tous, à commencer par Naftal qui a décidé de revoir certaines dispositions du contrat initial dans le but de réduire l’action de la protestation au sein de la fédération. En limitant les objections à une trentaine de stations, elle veut appeler les autres à signer le contrat. Pour Naftal, il est urgent de récupérer «ses biens», car elle risque de les perdre avec l’arrivée éventuelle de distributeurs étrangers qui peuvent offrir des sommes faramineuses, que les gestionnaires ne pourront donc pas rejeter, juste pour prendre possession des lieux.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)