Algérie

Le bras de fer entre les travailleurs et la direction persiste



En grève depuis le 22 juin dernier et malgré une reprise de l'activité depuis hier, ils réclament toujours leur part des bénéfices engrangés par l'entreprise, comme à chaque exercice.Les travailleurs de l'entreprise publique Electro-Industrie d'Azazga (ex-Enel), qui ont enclenché un mouvement de grève depuis le 22 juin dernier à l'effet de réclamer leur part des bénéfices de l'entreprise, comme à chaque exercice, ont repris du service hier matin après un mois de paralysie des activités de ce complexe industriel spécialisé dans la fabrication de transformateurs et moteurs électriques, a-t-on appris, hier, auprès de son P-DG, M. Djilali Bentaha. "Aujourd'hui, les travailleurs ont repris le travail, mais après un mois de grève, le désastre commis à l'entreprise nous a encore remis en arrière. L'entreprise a enregistré un important manque à gagner que nous sommes d'ailleurs en train d'évaluer", nous a déclaré M. Djilali Bentaha, soulignant que cette fois la loi sera appliquée à l'encontre des grévistes. "Cette fois, je suis sévère avec eux, et la loi sera appliquée. Une action en justice sera même intentée", a menacé Djilali Bentaha, précisant également que, non seulement il n'y a pas de bénéfice, mais qu'il n'y aura pas de salaire pour les grévistes. "La grève a été faite sans préavis, elle est donc illégale, et elle a été menée avec beaucoup de mensonges", nous explique le P-DG de l'entreprise. Les propos de ce dernier dénotent, à vrai dire, que même si les travailleurs ont repris l'activité sous la contrainte des sanctions qui se profilent à l'horizon, la situation demeure toujours tendue tant que le problème soulevé par les travailleurs n'est pas réglé. En effet, les travailleurs qui ont entamé, depuis le 22 juin dernier, une grève illimitée ponctuée d'un rassemblement quotidien devant la direction de l'entreprise pour réclamer leur part des bénéfices de l'entreprise continuent de réaffirmer que leur mouvement de protestation se poursuivra jusqu'à satisfaction de leur revendication.
Pour eux, il est hors de question d'abandonner cette revendication tant, estiment-ils, l'argument mis en avant par leur direction, à savoir que l'entreprise est déficitaire, n'est qu'un subterfuge. À ce sujet, le P-DG de l'entreprise a expliqué qu'il est vrai que l'entreprise n'aurait pas été déficitaire si les grèves cycliques de l'année 2019 n'avaient pas eu lieu. "Durant l'année 2019, les employés de l'entreprise n'ont pas travaillé 11 mois comme les autres années, mais seulement neuf mois et demi. Ce qui s'est répercuté négativement sur le chiffre d'affaires de l'entreprise. Aujourd'hui le déficit est tel qu'il ne permet pas de distribuer des bénéfices aux travailleurs", a-t-il expliqué, ajoutant que la situation est d'autant plus compliquée que l'entreprise, comme toutes les entreprises économiques du pays, était à l'arrêt pendant plus de 50 jours durant la période du confinement sanitaire.
Mais, selon notre interlocuteur, vu la position qu'occupe l'entreprise sur le marché, ce retard et, par conséquent, ces pertes peuvent être facilement rattrapés, et cela permettra de distribuer des bénéfices aux travailleurs à l'avenir.
Samir Leslous


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