Algérie

Le bouton rouge et la vanne du gaz


Au moment où bruissent les menaces d'une guerre nucléaire, la vieille Europe tremble deux fois: pour sa sécurité d'abord et pour sa sécurité énergétique ensuite. Parallèlement au conflit armé entre la Russie et l'Ukraine qui atteint son paroxysme, le gaz naturel et son approvisionnement est au centre des grands enjeux géopolitiques. L'on se demande si Poutine qui a mis ses forces militaires en alerte maximale irait jusqu'à couper le gaz à ses principaux clients que sont les Européens. Entre le bouton rouge et la vanne du gaz, l'UE multiplie les appels au secours pour se détacher de la dépendance du gaz russe. La Russie représente près de 40% des approvisionnements de l'UE en gaz. Cette moyenne varie selon que le pays soit proche ou loin de la Russie. À titre d'exemple, l'Allemagne dépend à 60% de la Russie, ce qui n'est pas le cas de l'Espagne qui ne s'alimente qu'à 10% du gaz russe. Certes, les recettes gazières représentent une large part du budget russe et le poids de l'UE pèse lourd sur la balance dans les exportations de gaz de la Russie mais Poutine en fait une épée de Damoclès suspendue sur la tête des Européens. Ce n'est pas un hasard si cette guerre est intervenue en hiver. C'est même un élément important dans la stratégie de Poutine puisqu'à mesure que ses troupes avancent vers Kiev, les exportations de gaz russe sur les contrats spots vers l'UE diminuaient. Au coeur d'un hiver froid, le temps est trop court pour trouver un palliatif énergétique. Intervient alors l'alternative algérienne tout comme celle du Qatar, voire même l'Iran pour suppléer au déficit. À ce titre l'Algérie a tout intérêt à se positionner sur le marché international du gaz en tant que producteur stable et fiable.Le président Abdelmadjid Tebboune a abordé cette question aux travaux du 6e sommet du Forum des pays exportateurs du gaz (Gecf), la semaine dernière à Doha. Le chef de l'Etat entend tirer son épingle dans ce jeu de recompositions autour du gaz. L'Algérie a une histoire, une expérience, une fiabilité et un avenir dans le monde énergétique. Un levier diplomatique et stratégique qu'elle veut préserver. «Mon pays est reconnu pour être un distributeur et un fournisseur fiable de gaz naturel depuis plus d'un demi- siècle et il compte le rester», a affirmé le président Tebboune dans son allocution devant les participants aux travaux du 6e sommet du Gecf. L'enjeu est d'autant plus important que le gaz naturel est l'énergie du présent et du futur. C'est une énergie propre, flexible et accessible, voire la meilleure en matière de protection de l'environnement, aux côtés des énergies renouvelables. Mais concrètement, l'Algérie peut-elle répondre aux attentes de l'UE et incarner une solution à long terme' Impossible puisque ni l'Algérie ni le Qatar ne peuvent remplacer la quantité de gaz que fournit la Russie au marché européen. Cela suppose une plus grande quantité que l'Algérie n'a pas pour le moment et des moyens de transport qu'il faut mobiliser. Au final, l'Algérie voudrait bien réchauffer l'Europe mais...
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