Algérie

Le boulot, version populaire Colloque sur la formation et l'emploi en Algérie


Le boulot, version populaire                                    Colloque sur la formation et l'emploi en Algérie
Des universitaires et des représentants d'institutions et du monde de l'entreprise se sont retrouvés, hier matin, dans le cadre d'un colloque national sur 'quelles formations pour quels emplois en Algérie , organisé par le centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) à Oran.
Ce colloque, proposé par la division de recherche du Crasc, anthropologie de l'éducation et système de formation, pose la question 'des enjeux de l'acquisition des savoir-faire, des politiques de l'emploi, de la demande sociale et donc des systèmes de formations dans notre pays', comme l'a expliqué la directrice du Crasc dans son introduction. Les premières communications présentées hier, notamment celle de Mme Chergou, directrice de la formation continue au niveau du ministère de l'enseignement et de la formation professionnelle, et celle du directeur de l'emploi à Oran, M. Kessal, ont mis en évidence la même problématique qui se pose depuis les années 70, à savoir 'l'impossible adéquation formation-emploi-chômage'.
En dépit des réformes profondes entreprises dans le secteur de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de l'éducation nationale, l'Algérie 'continue de former des diplômés-chômeurs'. Pour la représentante du ministère de la formation professionnelle, deux impératifs se posent à ce secteur. 'le plus grand souci que nous avons est de prendre une demande sociale et la transformer en fonction des besoins économiques', dit-elle. L'intervenante notera, plus loin, qu'à l'heure actuelle l'identification de ces besoins est quasiment inexistante.
En revanche, pour le directeur de l'emploi, le contexte économique national et mondial s'impose et la démarche des dispositifs d'aide à l'emploi découle de ce contexte. Ce dernier évoquera ainsi les efforts fournis par la direction de l'emploi afin 'de placer sur le marché de l'emploi des jeunes qui n'ont ni formation ni qualification', alors qu'en face des entreprises étrangères ne trouvent pas une main-d uvre qualifiée et 'font le forcing pour l'importer de l'étranger'.
Pour des chercheurs du Crasc, il est révélateur de voir comment chaque institution évolue et fonctionne sur des logiques contraires et en décalage avec la réalité. Des enquêtes menées montrent que la représentation que se font les jeunes du travail est la suivante : 'avoir un emploi qui ne nécessite pas d'effort, qui rapporte suffisamment, être assuré, avoir la sécurité de l'emploi et être son propre patron.'
'Un modèle et une représentation sociale du travail' qui s'explique encore comme étant l'une des résultantes des modèles et politiques de développement et du système d'économie de rente, entre autres. Et à M. Nouar, chercheur au Crasc, de parler pour sa part de la culture de l'emploi telle que développée en Algérie. 'Dans le cadre de notre enquête sur le terrain, nous avons constaté qu'il y a une pyramide chez les jeunes. en premier lieu, vient la fonction publique, en second, les entreprises publiques, puis l'Ansej dans le genre devenir son propre patron, l'informel et en dernière position, le privé formel.' Aujourd'hui, la formation professionnelle dans la représentation collective de la société est destinée aux exclus du système scolaire que l'on placera sur le marché de l'emploi, sans aucune adéquation avec la réalité économique.
il y a aussi le modèle de ceux qui ont un réseau d'appuis de connaissances et tous les autres qui n'ont rien. Un élément qui vient souvent bousculer toutes les politiques.
D. LOUKIL
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