LE BONJOUR DU «SOIR»

Le vendredi dernier, je décidai d'aller faire quelques pas de course dans une charmante forêt de la banlieue d'Alger. Tout en courant, je remarquai qu'on aménagea, au beau milieu de la forêt, un espace de musculation. Curieux, je m'approchai puis entrai dans cette aire avant d'entamer une série d'exercices. Soudain, un jeune m'interpella en me lançant en arabe :
«Monsieur, vous êtes venu avec un short.»
«Et alors '» rétorquai-je. «Ils sont interdits.» Je n'en croyais pas mes oreilles ! «Pourquoi le sont-ils '» «C'est le propriétaire de la salle qui a décidé», répondit le sbire tout en m'indiquant du doigt un quadragénaire barbu, habillé d'un kamis terne et de chaussures de sport, assis sur un siège et manipulant son téléphone portable. Je remarquai aussitôt qu'autour de moi, les femmes avaient disparu et que les hommes portaient tous des pantalons. Je n'ai pas voulu polémiquer avec ces individus et me résignai à quitter cet enclos intégriste. Je rejoignis, profondément déçu, ma maison.
Malik (Alger)
«Le désespoir est une forme supérieure de la critique.»
(Léo Ferré)
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