Le Bonjour du «Soir»

Par Maâmar FarahIl m'arrive de prolonger ma promenade matinale pour aller voir si les louches en fonte de la cuisine de Tata Aldjia volent toujours aussi bien et, surtout, si elles arrivent à atteindre la tête de mon pauvre tonton Lekhmissi, objectif de leur vol gracieux au-dessus d'un nid de souvenirs libidineux. Mais, ce matin, Tata était préoccupée par autre chose et les louches n'avaient aucun comportement... louche !- Dis-moi, toi le journaleux, tu comprends ce qui se passe '- Parfaitement ! L'impérialisme est en train de reculer sur la Syrie et le monde n'est plus unipolaire depuis quelques jours...- Non, je ne parle pas de ça ! Mais de l'absence de l'autre...- L'autre '- Ne me dis pas que tu ne l'as pas remarquée, cette absence. Et d'ailleurs, beaucoup s'inspirent de son style ! Rebrab attaque Bouchouareb et Bouchouareb attaque Rebrab. Haddad défend Bouchouareb et attaque Rebrab. Haddad, décidément en verve, attaque le général Benhadid, mais en justice cette fois-ci... Un ami m'a dit que c'est la suite du feuilleton de l'été... Et ce n'est pas normal qu'elle ne parle pas '- Si tu veux parler de Benghebrit, elle a joué dans le premier épisode du même feuilleton...- Mais non ! Je parle de Louisa, l'unique, l'inamovible ! Dans toute cette polémique, c'est sa voix qui manque...- Louisa est coincée ! Elle voudrait bien enfoncer Bouchouareb et Haddad, mais comme c'est un capitaliste pur sang qui les attaque, elle se tait...- Mais pourquoi '- Les trotskystes n'ont pas appris à choisir entre l'oligarchie et un patron rebelle !-Même si c'est le deuxième exportateur après Sonatrach '- Tata, je n'ai pas de réponse à tout ! Mais je suis sûr qu'elle va parler, ta Louisa. Elle peaufine son texte... mais, voler au secours de Rebrab, je ne sais pas...