Algérie

Le bonheur des agences de com'



Le bonheur des agences de com'
Pour se faire encore plus d'argent, d'autres agences ont de leur côté «innové» en surfant sur la nouvelle mode qui est les réseaux sociaux.La campagne électorale commence ce matin, les partis sont sur les «starting-blocks» mais pas que eux...! En effet, il y a un second maillon de la chaîne électorale qui attend avec impatience ce début de campagne. Il s'agit des agences de communication et leurs sous-traitants. Car, ces dernières années les élections sont devenues pour eux la période propice pour les bonnes affaires, particulièrement en ces temps de crise. «La bulle spéculative des agences de communication a éclaté avec le début de la crise financière en 2014. Il n'y a plus autant d'évènements et de salons a organiser, les budgets de la communication ont été réduits chez la majorité des opérateurs économiques. Ce qui fait que les agences de com' ferment les unes après les autres», rapporte Amine, directeur d'une petite agence de communication dans la capitale. «Les petits comme nous qui ont réussi à résister au choc se sont donc tournés vers la communication politique, un créneau encore vierge, mais qui rapporte beaucoup d'argent...», ajoute ce jeune homme qui a requis l'anonymat. Mais quand Amine et ses collègues parlent de communication politique, il ne faut pas s'imaginer qu'il s'agit de campagnes à la Obama où ces agences façonnent à leur guise «l'image» de leurs clients-candidats. «En Algérie, notre rôle se limite seulement à l'affichage politique», avoue Sara, propriétaire d'une agence du genre à l'ouest du pays. «Non seulement on n'a pas les compétences et la maîtrise pour faire de la vraie com politique, mais les candidats ne sont pas enclins à se faire dicter leurs comportements ou leurs paroles par des professionnelles...», assure-t-elle.
«On se contente donc de faire la conception et l'impression des affiches électorales, flyer, tracts...», indique la même responsable qui révèle toutefois que cela reste un marché très juteux! «Pour les dernières législatives, un ami à mon père était candidat. Je me suis occupé de sa communication, et je peux vous dire que je me suis fait de l'argent pour toute une année», rapporte avec un large sourire cette jeune fille avant d'admettre que ses bénéfices ont dépassé le million de dinars. «Ce n'est rien comparé aux autres agences», réplique-t-elle. «Les candidats veulent gagner à tout prix. La majorité, pour ne pas dire tous ont beaucoup d'argent, ils aspirent à attirer la sympathie des électeurs en leur faisant de petits cadeaux...», rapporte pour sa part, Samir, un sérigraphe, qui sous-traite pour une dizaine d'agences. «Ces pros de la communication ont trouvé le filon pour leur soutirer le maximum d'argent en leur proposant de petits cadeaux qu'ils offrent aux électeurs.
Des stylos, tee-shirts, cartables, casquettes, calendriers, parfums...Enfin, tout ce qui peut être donné comme cadeau et sur lequel on peut afficher leurs photos, nom et numéro de liste...», fait-il savoir. «Certaines agences s'occupent même d'organiser des «waâdas» en faisant appel à des traiteurs...», rapporte-t-il en donnant l'exemple de l'une de ces garden-partys pour laquelle ses services de sérigraphe ont été sollicités. «Un vendredi après la prière d'»El Djamouaâ» un candidat a fait une offrande religieuse «sadaqa». Mais cette «waâda n'était pas comme les autres. Les plats de couscous «offerts» étaient couverts par des affiches électorales», raconte-t-il.
«Mieux encore, sous les couverts soigneusement préparés pour la circonstance, on trouve un calendrier des horaires de l'«imsek» et de l'»iftar» durant le mois de Ramadhan, qui a au verso la photo d'un candidat de la capitale pour les dernières législatives, avec le numéro de sa liste!», ajoute-t-il. Une idée des plus ingénieuses donc pour donner de la «baraka» à cette candidature, mais qui flirte dangereusement avec la... corruption. En fait, ce parti politique n'est pas un cas isolé. Ce genre de pratiques fait même désormais partie intégrante des «moeurs» politiques, ce qui fait le bonheur de ces agences de communication.
D'ailleurs, pour se faire encore plus d'argent, d'autres agences ont de leur côté «innové» en surfant sur la nouvelle mode qui est celle des réseaux sociaux. «La plupart des candidats ne comprennent rien à ce monde virtuel. Mais on leur a dit qu'il était important d'avoir sa page facebook ou Twitter. On en profite alors pour leur proposer de leur créer leurs pages, on s'occupe de les alimenter mais pas à n'importe quel prix...», rapporte, Fouad, qui s'occupe de la communication d'un petit parti, mais dont ses candidats sont plein aux as...


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