Le bon sens et la civilité

La force d'un pays, plus qu'elle ne provienne de son fort degré de développement et de son avancée technologique est d'abord due à la capacité et à l'effort que prodigue chaque citoyen à respecter son prochain. Toujours en veille, cette droiture du comportement est à la base du savoir-vivre autrement plus large que le civisme car respecter l'autre est d'abord la manifestation du respect pour soi-même. Se plier aux règles du code de la route est bien plus qu'un acte de discipline ou une obéissance à la loi, mais une effective valorisation de la teneur humaine. Or ce que l'on observe dans la vie de tous les jours est malheureusement décapant.On croise souvent des débilités navrantes sans que l'on sache réellement par quoi naissent des imbécilités courantes chez certains concitoyens. Déployées par des comportements agressifs gratuits ou par une bizarre étourderie infantile, il y a de tout dans ces dépravations hautement dérangeantes. L'occupation de l'espace commun à pied ou en voiture n'est souvent jamais faite dans une conformité intelligente, mais apparaît comme une volonté de multiplier les contrariétés des autres. Le besoin de s'affirmer en perturbant, parfois dangereusement la vie des autres est au contraire une réelle négation de soi.
Le non-sens est le principal ennemi du progrès. C'est de la foutaise que de continuer à seriner que l'Algérien est un rebelle pour justifier une culture désolante. On aura beau expliquer la malveillance par les nombreux travers de l'existence actuelle, on se trompe d'adresse en s'accommodant avec les fausses accommodations. Il est encore parfois perçu des scènes désobligeantes où la maladresse n'est pas volontaire pour s'interroger sur des attitudes dont on ignore les origines. La petitesse en est certainement la première. Etaler cette particulière délinquance est la démonstration évidente que l'on n'a aucune compétence ni un savoir-faire à afficher ailleurs.
On sait que la vie actuelle est difficile jusqu'à dérouter les esprits pour que l'on aboutisse à en vouloir aux autres et que peu échappent aux tracas quotidiens. Mais on sait surtout que les peuples avancés doivent leur richesse au bon sens et à la civilité.