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Le « bon exemple » turc



Le « bon exemple » turc
Bruxelles sort son chéquier pour régler la question de la migration révélatrice de la crise des valeurs de l'Europe. Sur les cendres des droits de l'homme, fondamentalement ignorés par l'Europe des bunkers et de la chasse aux migrants renvoyés aux frontières extérieures, la Turquie essentiellement, le vieux continent s'est ainsi engager à fournir d'ici le mois de juillet un milliard d'euros pour venir en aide aux réfugiés syriens. L'annonce a été faite par le commissaire de l'Union européenne (UE), Frans Timmermans, en visite en Turquie qu'il a qualifiée de« meilleur exemple ». Lors de la visite du camp des réfugiés et d'un centre de protection des enfants de Gaziantep, à la frontière avec la Syrie, il a évoqué le grand défi en matière d'éducation et d'amélioration des conditions de vie. Le satisfecit européen a été validé par la chancelière allemande Angela Merkel abandonnant à son corps défendant l'option de la vielle solidarité qu'elle a longtemps défendue. Dans ce même camp de Gaziantep qu'elle a visité en présence du président du Conseil de l'UE, Donald Tusk, et de Timmermans, il a été clairement établi que la primauté de la sécurité de l'espace Schengen est tributaire de la mise en ?uvre de l'accord conclu entre Bruxelles et Ankara dans le traitement du flux migratoire. « Nous allons respecter nos obligations concernant les migrants syriens », a-t-elle déclaré à l'issue des discussions qu'elle a eues avec le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, pleinement convaincu du rôle efficient dans la baisse du nombre des migrants en situation irrégulière en provenance de la mer Egée (60 personnes contre 6.800 auparavant). Dans le cadre du programme d'aide, la chancelière allemande a estimé que l'éducation reste l'enjeu majeur pour les 370.000 migrants syriens. Mais le drame humain au c?ur de l'Europe prend toute sa dimension dans la condition de paria des 10.000 réfugiés campant encore dans les champs d'Idomeni, séparés par une double rangée de barbelés de la Macédoine qui constitue, depuis la fermeture de la « route des Balkans », le point de départ de quelque 54.000 personnes bloquées en Grèce et désormais renvoyées en Turquie pour un retour en Syrie natale dénoncé par la famille humanitaire. Les victimes de l'indifférence se comptent également dans la catégorie des enfants représentant près de 35% des migrants entrés dans l'UE depuis le 1er janvier 2016, selon l'agence des Nations unies pour les réfugiés. Les plus vulnérables sont les « mineurs voyageant sans adultes » dont près de 10.000 originaires d'Afrique et du Proche-Orient, ont disparu sans laisser de trace. A jamais.




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