Le bon choix

Ça y est, il l'a dit et l'a fait ! Après la demande en mariage, Meriem et Fayçal fêteront bientôt leurs fiançailles. Le couple, officiellement uni, pourra enfin sortir «au vu et au su de tous».Maintenant, il faut arrêter la date. Les pourparlers vont bon train. Il faut d'abord réserver la salle et c'est le couple qui s'en occupe. Le vendredi est exclu pour nos jeunes mariés. Ils ont rendez-vous avec l'histoire ! Depuis le 22 février, ils ne ratent aucune marche aux côtés du peuple. La course commence. Ils écument les salles des fêtes d'Alger et ses environs, négocient. Mais ce n'est guère une mince affaire. Ils sont déterminés. Pas question du vendredi. Ils cherchent encore désespérément. Intervient alors la grande famille qui tente de les convaincre d'inclure le vendredi dans leur calendrier.
Le couple, téméraire plus que jamais, n'en démord pas. Alors ils reprennent la course, explorent, fouillent. Toutes affichent complet tous les jours de la semaine, sauf quelques vendredis. Ils réfléchissent afin de trouver une solution de rechange. Ils n'y parviennent pas, puis s'exclament en ch'ur :«Bonté divine ! Nous ne sommes pas obligés de célébrer nos fiançailles en grande pompe dans une salle. N'en déplaise à mes quatre tantes maternelles, mes cinq paternelles, mes six oncles, leurs belles-filles, les belles-mères, et beaux-pères. Je préfère ne pas compter leurs époux et épouses, les cousines et petites cousines, ça me donne le tournis rien que d'y penser. On va faire simple, on fera la fête comme le veut la
tradition : dans la maison de la fiancée. Dans notre f4. A l'ancienne, comme nos parents et grands-parents. Après tout, ce n'est pas la fin du monde ! Pour tout l'or du monde on ne sacrifiera le vendredi, advienne que pourra ! Il faut qu'ils le comprennent une bonne fois pour toutes. Et puis c'est eux qui veulent que cela se passe très vite. Après tout ce n'est pas la fin du monde !»