Ces derniers jours, la France et quelques pays d'Europe font face à un douloureux dilemme. Comment adapter le monde du travail à une reconfiguration économique mondiale qui piétine dans la douleur des habitudes et des règles sociales jusqu'ici planifiées et articulées. Les lois arrachées pour que le travailleur soit le premier centre du bonheur et le principal bénéficiaire tendent à avoir un sens creux.Aujourd'hui le fondement de la crise planétaire est dans l'inversion implacable des rôles privilégiant l'instrument et la chose produite au détriment de l'homme. L'argent a fini par avoir raison d'un grand rêve et toutes les philosophies ou presque sur le bonheur sont sérieusement ternies. C'est en fait l'homme qui est de plus en plus confiné dans un rôle d'instrument.Salaires, retraites, temps de travail et toutes les règles économiques et sociales étaient organisés pour donner un sens humain au labeur. Mais on a la nette impression que la lave inaltérable d'un volcan, sorti d'on ne sait d'où, crame lentement et sûrement dans une avancée sournoise et implacable les acquis gagnés dans la patience et la douleur par les révolutions humaines à travers des siècles.La mue des sociétés occidentales surprend à cause de l'extinction de l'auréole hier encore scintillante sur un modèle de vie que les habitants des savanes enviaient. Sans doute était-on loin d'imaginer qu'à trop forcer sur les inventions et sur ce que l'on supposait être du progrès on réveillait ce que l'espèce humaine avait de plus démoniaque. Une autre révolution est en marche. Sa cadence s'accélère et le monde du travail est au c?ur d'un phénomène nouveau qui force les créateurs de richesses à tourner une page d'une histoire pour prouver que les jouissances d'une civilisation ont aussi de profonds travers. La tentation du retour à la nature de pans entiers de la population civilisée est un signe probant de l'échec d'une culture de vie.On éprouve alors un grand désarroi à penser avec des idées, certes primaires, que le retard dans l'évolution des peuples qui n'ont comme abris que l'ombre des arbres a lui aussi un effet positif. Comble de l'ironie d'un monde et d'une existence pervers, ce retard n'accorde aucun sens au salaire.
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Posté Le : 12/03/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : M Abdou Benabbou
Source : www.lequotidien-oran.com