Algérie

Le blogueur Touati écope de 10 ans de prison ferme



Merzoug Touati est détenu depuis janvier 2017, soit au lendemain des événements qui ont secoué la ville de Béjaïa.En détention depuis janvier 2017, le blogueur Merzouk Touati a été jugé coupable pour des chefs d'inculpation graves, dont «intelligence avec l'ennemi» et «incitation à la révolte armée». Il a écopé d'une lourde peine de 10 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 50 000 DA. La défense a décidé de faire appel.
Le procureur de la République avait requis la réclusion à perpétuité. En présence de deux avocats de la défense, les militants de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (Laddh), de membres d'Amnesty International, le député indépendant Braham Benadji et des journalistes, le procès s'est déroulé dans des conditions reconnues «normales» par l'ensemble des présents.
Merzoug Touati est détenu depuis janvier 2017, soit au lendemain des événements qui ont secoué la ville de Béjaïa, ponctués par l'incendie d'un bus public et des locaux de l'entreprise Condor. Dans sa plaidoirie, la défense a tenté en vain de battre en brèche les accusations.
Les deux avocats de la défense Mes Salah Debouz et Boubekeur Hamaïli ont plaidé l'acquittement et «la libération inconditionnelle de leur client, la réouverture du dossier instruction et la convocation des personnes citées dans le dossier et surtout leur identification afin de les confondre avec les faits et organiser une confrontation». «Elle a demandé la vérification des échanges liés à certains éléments graves cités par le ministère public dont les preuves restent à vérifier.»
La défense a estimé que son mandat n'a fait qu'«exprimer des opinions pacifiques relevant de la liberté d'expression». Elle a tenté auparavant de détruire les arguments du ministère public et les charges retenues contre son client s'interrogeant sur «la non-convocation, particulièrement son interlocuteur de Tlemcen et son identification». Concernant sa demande de visa en Israël, l'accusé a justifié cela par le fait qu' «aucune loi n'interdit aux citoyens algériens de demander un visa à un pays étranger».
Le blogueur a déclaré faire du journalisme citoyen contredisant la thèse de la main étrangère au sujet de certains événements et troubles récents dont ceux ayant eu lieu a Béjaïa et Ghardaïa, estimant n'avoir fait que «reprendre des écrits et articles publiés dans la presse nationale, au même titre que les photos. Quant à l'entretien qu'il a eu avec des diplomates étrangers, des défenseurs des droits de l'homme et humains et des militants de différents milieux religieux et politiques, l'accusé a encore une fois relevé le fait qu'aucune loi algérienne n'interdit ce genre d'activité destinée à enrichir en documentation sa page Facebook et le blog alhogra.com. A souligner que l'accusé a observé trois grèves de la faim pour protester contre le prolongement à deux reprises de sa détention et réclamer son procès.


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