Algérie

Le blocus, le blocage et le syndrome du Hezbollah



Israël craint-il de revivre le fiasco de la guerre de 2006 contre le Liban ' Tout porte à le croire. Les préparatifs de l'offensive terrestre donnée pour imminente, malgré toute l'assurance qui l'entoure, trahissent une certaine inquiétude chez les stratèges israéliens qui veulent faire oublier la déroute de 2006. « Notre armée a retenu les leçons de la campagne au Liban », déclare à l'AFP Shabtaï Shavit, un ancien chef du Mossad, avant d'ajouter : « Nous avons besoin de cette campagne (à Ghaza) pour rétablir notre force de dissuasion. » Pour lui comme pour d'autres experts militaires israéliens, les raids aériens ne suffisent pas. Il faut une campagne au sol à même de démanteler concrètement les structures du Hamas, arrêter ses dirigeants, neutraliser ses rampes de lancement, détruire ses caches d'armes et déterrer ses cellules dormantes et autres réseaux de soutien. Autant dire une guerre dans la guerre qui fait craindre le pire à Israël, soit un scénario qui n'est pas loin de celui de 2006, toutes proportions gardées. « L'armée israélienne doit changer d'image auprès de ses ennemis, montrer qu'elle n'a pas peur d'utiliser les troupes au sol », déclare à l'AFP Efraïm Inbar, directeur du Centre d'études stratégiques Begin-Sadate de l'université de Bar-Ilan. Pour sa part, Ehud Olmert dira lors d'une visite à Beershiva touchée par des roquettes : « Nous ne sommes pas intéressés de mener une guerre longue et nous ne souhaitons pas élargir le front. » Autant d'indices qui renseignent sur un climat de « prudence » derrière le triomphalisme apparent d'Ehud Barak et Tzipi Livni, surtout si l'on considère que des échéances politiques importantes guettent les responsables israéliens et que le moindre faux pas sera payé cash à l'heure des élections législatives prévues en février prochain. Côté Hamas, en dépit de la destruction massive de Ghaza au terme de huit jours de raids intensifs, les structures psychologiques, mentales, sociales et même militaires de la résistance palestinienne sont loin d'être détruites. C'est en tout cas ce qui ressort de la communication du Hamas. Ainsi, Ismaïl Haniyeh s'est autorisé un discours télévisé dans lequel il a martelé que « le peuple palestinien vaincra les chars israéliens ». « Nous combattrons jusqu'au dernier souffle », a déclaré de son côté le député Moushir Al Masri, chef du groupe parlementaire du Hamas. « Israël se lancera dans une véritable aventure s'il se décide d'envahir Ghaza. Nous leur réservons des surprises », a-t-il menacé. L'assassinat de Nizar Rayan, l'un des chefs militaires du Hamas, n'a fait que renforcer la détermination du parti islamiste. Le porte-parole du Hamas, Ismaïl Radwane, a prévenu dans un communiqué repris par l'AFP : « Après le dernier crime, toutes les options sont ouvertes pour contrer cette agression, y compris les opérations de martyre contre les objectifs sionistes partout. » De son côté, le charismatique Khaled Machaâl a appelé, depuis son exil damascène, à une troisième Intifada et à reprendre les attentats suicide, tandis que Hassan Nasrallah a exhorté la rue arabe à s'insurger en accablant tout spécialement l'Egypte.Les combats au sol seront décisifsL'influent éditorialiste du journal Al Qods Al Arabi, Abdel Bari Atwane, estime qu'il faut s'attendre à des surprises si Israël lance son offensive terrestre. Dans un édito, il prédit un sort aux fantassins israéliens semblable à celui qui leur fut réservé sous les feux nourris du Hezbollah : « Israël a vaincu les armées de trois Etats arabes en 1967 ('). Aujourd'hui, il avoue que sa guerre n'est pas gagnée contre les mouvements de résistance à Ghaza. En dépit des campagnes de terreur menées contre les innocents, il n'a pas atteint un seul combattant des brigades Al Qassam, ni les brigades d'Al Aqsa, ni les compagnies d'Al Qods, ni les comités populaires. Toutes ces phalanges ont appris du Hezbollah comment se replier dans les sous-sols en attendant la vraie guerre. » Il décrypte par ailleurs l'impact psychologique des roquettes du Hamas en soulignant que la destruction du potentiel militaire du parti d'Ismaïl Haniyeh est loin d'être acquise : « La machine de guerre israélienne n'a pas réussi à stopper les tirs de roquettes. Elle en a même augmenté le nombre qui atteignent désormais Israël en profondeur. Ces roquettes (') ont paralysé la vie dans sept villes israéliennes (') et poussé un million d'Israéliens à se réfugier dans des abris », écrit-il, avant de conclure que « cette guerre, pas plus que la précédente, n'atteindra pas ses objectifs stratégiques ». Pendant ce temps que font les Arabes, les politicards s'entend ' A défaut de tenir un sommet, ils se contentent d'une réunion des ministres des AE qui accouchera d'une timide résolution quémandant un cessez-le-feu et appelant les frères ennemis palestiniens à rassembler leurs rangs dans un gouvernement d'union nationale. Interviewé jeudi dernier par la journaliste Gisèle Khoury dans l'émission « Bil Arabi » sur Al Arabia, le ministre égyptien des AE, Ahmed Aboulghaït, a résumé tout l'embarras de la diplomatie arabe qui ne sait que faire du mot « moqawama » (résistance). Puisant abondamment dans la rhétorique capitularde de la realpolitik, il s'est contenté de recracher le discours défaitiste des officines arabes selon lequel « la lutte armée ne sert à rien ». Il en veut pour preuve cette pleutre arithmétique : 4 morts israéliens contre 400 palestiniens, avant de chuter : « Hamas et le Hezbollah n'ont fait que causer la destruction de leurs pays respectifs. » En décodé, cela donne : « Tant que l'Iran et la Syrie sèment la zizanie, point de salut dans la région. » Comprenez : au détriment de l'Egypte et sa clientèle. L'après-Ghaza s'annonce autrement plus compliqué pour tout le monde. Et même à supposer que le blocus sera levé, il est à craindre que le blocage politique tant au niveau interpalestinien qu'au sein du processus de paix va perdurer pour longtemps encore. Obama est prévenu'


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