Le « bloc » du président Porochenko favori

Plus de trente partis devraient présenter des candidats, mais seules les listes ayant obtenu 5% des voix peuvent participer au partage des 450 sièges parlementaires. L'autre moitié des députés est élue au scrutin majoritaire à un tour. Partis et candidats avaient, jusqu'à hier, minuit, pour s'enregistrer devant la commission électorale en vue des législatives du 26 octobre. Selon un sondage effectué du 12 au 21 septembre par l'Institut international de sociologie de Kiev et la fondation Initiatives démocratiques, près de 40% des électeurs certains d'aller voter choisiraient le « Bloc Porochenko » créé pour soutenir le président élu fin mai avec 55% des voix. Le chef de l'Etat ukrainien a présenté, la semaine dernière, un programme de 60 réformes économiques et sociales pour permettre au pays de déposer sa candidature à l'Union européenne à partir de 2020. En deuxième position, le sondage accorde 10% des voix au Parti radical du populiste Oleg Liachko, arrivé troisième à la présidentielle. L'égérie de la « Révolution orange » de 2004, Ioulia Timochenko, arriverait troisième avec moins de 8% des voix pour son parti. L'actuel Premier ministre, Arseni Iatseniouk, dépasserait tout juste la barre des 5%, de même qu'un parti pro-russe, Ukraine forte. Les communistes resteraient, en revanche, sous la barre des 5%. Fait surprenant : le Parti des régions, de l'ex-président, Viktor Ianoukovitch, qui dominait le Parlement monocaméral sortant, a décidé de boycotter le scrutin, qui devrait donc donner lieu à un important renouvellement de la législature ukrainienne. Néanmoins, dans un pays en état de guerre, le scrutin ne pourra se dérouler dans les zones sous contrôle de la rébellion (environ 3% du territoire ukrainien mais 9% de la population), ni dans la péninsule de Crimée. En effet, les régions de Lougansk et Donetsk, où les séparatistes combattent l'armée ukrainienne, ont refusé de participer au scrutin. Pas du tout convaincus des concessions faites par les autorités centrales de Kiev, notamment au sujet du statut spécial de leurs régions, proposition qu'ils ont rejetée dans le fond et dans la forme, ils ont annoncé l'organisation de leurs propres élections législatives et présidentielle le 2 novembre prochain. Sur le terrain, malgré la trêve consolidée le 20 septembre lors de négociations à Minsk entre Kiev, Moscou, les rebelles et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), des combats intenses à l'arme lourde se poursuivaient, hier, autour de l'aéroport de Donetsk. La journée de lundi dernier a été la plus meurtrière depuis le cessez-le-feu du 5 septembre, avec neuf morts dans les rangs de l'armée ukrainienne et de quatre civils. Depuis le cessez-le-feu, au moins 57 personnes ont perdu la vie dans l'est de l'Ukraine, un chiffre à mettre en rapport avec plus de 3.200 morts dénombrés depuis le début des affrontements en avril.