Le blé de nos fellahs laissé à l'abandon

Produits par nos agriculteurs, des dizaines de tonnes de blé tendre sont exposées, sans aucune protection, aux aléas de la nature.
Ces fellahs sont dans un total désarroi parce que les lieux de stockage appartenant à ministère de l'Agriculture sont saturés et on ne plus accepter les quantités proposées. Cette réalité est tout simplement sidérante car on ne comprend pas comment le ministère de l'Agriculture peut causer au pays des pertes aussi considérables au moment où les importations de blé ont considérablement augmenté. Alors que le blé tendre risque d'être perdu à la moindre averse, les ménages trouvent beaucoup de difficultés à acheter des sacs de semoule compte tenu de la cherté du produit. Un sac de 10 kg est proposé à 550 DA. Soit plus d'un demi-million de centimes le quintal. Plus scandaleux encore car la facture de l'importation de blé a doublé durant l'année en cours atteignant près d'un milliard et demi de dollars. Et qui en profite ' Les agriculteurs français pardi ! Si les structures de l'Etat ne sont pas en mesure de stocker toute la production nationale, quel sera le sort des quantités de blé importées ' Il est difficile d'interpréter cet anachronisme qui illustre à lui seul tous les dérapages d'un secteur livré à des bricolages. Inquiets de perdre leur production, les agriculteurs de Béni Oualbane, située entre Jijel et Skikda, préfèrent faire dans la dérision. «Notre chorba du ramadan sera sans viande. N'est-ce pas qu'un ancien ministre de l'Agriculture ne cessait de nous rassurer sur le fait que nous sommes parvenus à un niveau jamais atteint depuis l'indépendance en matière de production de blé '»