Algérie

Le blanc de l?Algérie


C?est le titre, datant déjà d?une décennie, mais non périssable, d?une ?uvre essentielle que la romancière académicienne Assia Djebbar a consacrée aux questions de mémoire de la résistance algérienne. Elle y peint, en fresque survol, des talents et de vigoureux combats ; comme les contes d?antan pouvaient le faire pour dans les chaumières de guerre et de misère aider à requinquer le moral des mômes face à l?adversité des lendemains. Dans ce survol, rappelons-nous, elle y marque d?une singulière touche le « sort » de ses anciens camarades qui, comme elle lâchant les belles perspectives tracées par son Ecole normale supérieure de Paris, ont déserté lycées et universités à l?appel lancé, le 19 mai 1956, par les combattants de la libération nationale. Elle a alerté dans ce livre, elle aussi à sa façon parmi les rares consciences révoltées, sur comment nombre de figures de cette force juvénile combative, ont été zigouillés par de farouches colonels moustachus, sous l?intox de l?opération « bleuite » des services de sécurité coloniaux. C?est dans ce maquis de l?histoire contemporaine algérienne encore outrageusement maquillée, sinon tombée dans le « trou de mémoire », qu?il est possible de trouver des traces, comme si déjà archéologiques, des facteurs qui expliquent le mépris des gouvernants face au droit des citoyens à chercher à savoir. N?en déplaise aux gardiens du temple, le témoignage d?Assia Djebbar ajoute du blanc au drapeau de l?Algérie. Tout comme le quasi million de bulletins blancs du scrutin des législatives de jeudi dernier. Si les jeux de fabrication d?assemblées élues imposées devaient perdurer, il n?est pas à exclure que d?autres millions de bulletins blancs viendront s?ajouter à cette nouvelle forme de résistance pour le blanc de l?Algérie, à partir de cette majorité silencieuse qui a carrément ignoré les urnes. Dans le dicton de la mémoire ancestrale on dit bien « Celui qui croit qu?un champs est vide, c?est sa tête qui est vide ». Aux gouvernants de ne pas l?oublier.
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