Cette rencontre, animée en collaboration avec la Société algérienne des neurosciences cognitives, a vu la participation de nombreux spécialistes. Le débat a été axé sur les lacunes des méthodes d’apprentissage adoptées jusque-là ainsi que sur les moyens permettant d’y remédier. «Emprisonner le devenir des Algériens dans une seule langue et envoyer ses enfants à l’étranger pour apprendre 7 langues, c’est de la hogra», assène le professeur Zellal.Evaluant le niveau de langue des élèves et des étudiants algériens, le Pr Zellal tire la sonnette d’alarme : «Il n’y a pas de langue à l’école, il n’y a que du langage.» Ce qui fait dire à de nombreux observateurs, notamment les enseignants universitaires, que le niveau intellectuel des étudiants a beaucoup régressé. Certains d’entre eux renvoient cette régression à la non-maîtrise des langues étrangères. «Ce que j’observe en tant qu’enseignante, c’est que les étudiants qui ne maîtrisent que l’arabe ont des difficultés à accéder à l’information», remarque Mme Akila Khebeb, enseignante à l’université de Annaba.
De l’avis de cette universitaire, «le monolinguisme ne mène qu’à l’isolement». La problématique de la non-maîtrise des langues étrangères par la nouvelle génération en Algérie a été abordée de différentes façons par les intervenants. «Pourquoi les étudiants ne lisent-ils pas '», s’interroge Fatma-Zohra Nedjai, enseignante à l’université de Tizi Ouzou. «Parce qu’ils ne comprennent pas», conclut-elle. Mme Nedjai s’est attardée sur les raisons de ce rejet de la lecture et la non-compréhension du sens des textes lus. C’est ainsi qu’elle s’est intéressée aux contes et à leur apport pour le développement des facultés mentales chez l’enfant. «Les contes aident l’enfant à mieux appréhender le monde qui l’entoure», affirme l’universitaire qui s’appuie sur l’analyse de M’Kidech, un conte populaire algérien. L’intervenante explique le rejet de la lecture par cette faille (absence des contes) dans l’environnement scolaire. Elle insiste sur le rôle que joue le conte dans le renforcement linguistique.
Par ailleurs, les spécialistes reviennent sur la nécessité de faire apprendre aux enfants en bas âge les langues étrangères. «Attendre jusqu’à l’âge de 6 ou 7 ans pour faire apprendre à un enfant une deuxième langue étrangère, cela lui fait perdre du temps», souligne Meriem Bédjaoui, de l’ENNSP d’Alger. De l’avis de cette dernière, le bilinguisme n’est en aucun cas un frein ; bien au contraire, c’est un facteur qui permet le développement de l’intelligence. Les intervenants se sont entendu également sur le fait que la société est consciente de l’importance des langues étrangères. A présent, les jeunes Algériens «se donnent les moyens par nécessité, à l’apprentissage des langues», remarque Mme Khebeb. C’est pourquoi cette universitaire insiste sur la démocratisation de l’apprentissage des langues.
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Posté Le : 07/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djedjiga Rahmani
Source : www.elwatan.com