Algérie

Le beau temps après la neige


Après la neige, le soleil fait son apparition au grand bonheur de ces femmesLa vie quotidienne reprend et s'anime davantage.
«Ce n'est pas normal et ce n'est pas juste qu'une partie des Algériens aient du gaz de ville et qu'une autre coure derrière des bombonnes pour la bonne raison qu'ils n'habitent pas une cage dans la ville.» Après deux longues semaines passées dans un enclavement total par l'effet des chutes de neige, les populations de la wilaya de Tizi Ouzou commencent à renouer avec leur quotidien. L'accumulation des manques et des pénuries engendrés fait même accélérer le rythme. Les activités vont de l'approvisionnement en denrées alimentaires et gaz butane aux diverses réparations des dommages ainsi que la coupe du bois pour élaguer les oliveraies touchées.
Les deux semaines de calvaire sont par ailleurs considérées comme une riche expérience. Sur le plan individuel comme sur le plan collectif, ces moments difficiles ont provoqué des changements visibles dans la conduite des affaires. «Personnellement, j'ai appris qu'il faut toujours prendre ses dispositions pour toutes les éventualités», affirmait un jeune du village d'Ichariouen, sur la crête surplombant la ville littorale de Tigzirt. Ce regain d'activité est visible dans les magasins et sur les routes. L'approvisionnement en produits alimentaires est apprécié différemment par les ménages qui prennent désormais en considération l'éventualité de situations similaires à celles qu'ils viennent d'endurer pendant deux longues semaines. «Dorénavant, je prendrai en compte les conseils des vieux. Avoir des réserves à la maison ne peut jamais nuire. C'est bien le contraire qui s'est passé», déclarait un père de famille rencontré dans une superette à Azazga. «Oui, sur le principe, je suis d'accord avec vous, mais dans la réalité, vous constaterez que ce n'est pas toujours évident. Sinon, expliquez-moi comment avoir des réserves avec tous ces produits périssables qu'on nous fourgue aujourd'hui. Comment va-t-on faire pour ne pas subir des pénuries de lait en sachet.» «Jadis, les greniers étaient pleins de produits alimentaires tirés directement de la terre. Nos grands-parents ne risquaient pas de subir des pénuries de lait en sachet. Ils avaient tous, qui une vache, qui une brebis», répondait un autre citoyen qui faisait aussi son shopping. «Il n'y a pas que ça. De nos jours, tout marche à l'électricité. Pour conserver un produit, il faut un réfrigérateur. Pour la lumière, il faut du courant. Et peut-on faire des réserves en électricité' Excusez-moi, la vie d'antan n'est pour nous qu'un rêve. On ne peut plus faire comme nos ancêtres. C'est impossible. Nous marchons tous à l'électricité. Nous sommes obligés de nous adapter à la vie moderne. L'Etat doit assumer son rôle dans toutes les circonstances», affirme un autre qui s'est joint à la discussion. «Allez voir ce que disent les gens. Je suis comme eux, je ne veux pas faire des réserves en gaz butane. Je veux ma part en gaz de ville. Ce n'est pas normal et ce n'est pas juste qu'une partie des Algériens aient du gaz de ville et qu'une autre coure derrière des bombonnes pour la bonne raison qu'ils n'habitent pas une cage dans la ville», renchérit un autre, en colère. Par ailleurs, les travaux de réparation sont exécutés dans toutes les maisons. Les toitures semblent être les plus touchées. Les pistes et les routes sont prises en charge par les villageois qui s'organisent pour effectuer les travaux de débouchage de ponts tous les week-ends. Comme par malchance, les pénuries de produits ne se limitent pas aux périodes d'intempéries. Actuellement, les populations constatent amèrement que l'huile qui sert aux machines à scier le bois est introuvable. En plein dans les travaux d'élagage dans leurs oliveraies durement touchées, les villageois doivent encore courir derrière un litre de ce maudit lubrifiant. «C'est vraiment un miracle ce bled. C'est au moment où l'on a besoin de quelque chose qu'elle disparaît sur le marché. Malédiction!» tonne un agriculteur.
En tout état de cause, malgré les difficultés, la vie reprend son cours normal. Les gens ont repris leur travail. Les commerces s'approvisionnent normalement. Il faut toutefois signaler que les prix des fruits et légumes se sont envolés. Cette tendance à la hausse a commencé dès les premiers jours de neige et elle se poursuit de mal en pis.
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