Non, il n'est jamais venu, ce bateau de makrout que toute l'Algérie attendait. Toute image incrustée dans la mémoire collective a un sens par lequel elle est restée présente et partagée par tout un peuple. En Algérie, celle du bateau de makrout ne nous oblige pas à une réflexion politique que le lecteur a pu comprendre dans ces premières lignes. Il faut aller bien au-delà pour rechercher la parabole des makrouts. Ce bateau était l'image d'un espoir libérateur. C'était le «grand soir» des communistes, la terre promise des exilés. Une illusion qu'entretiennent les communautés humaines pour croire en un lendemain meilleur. Mais ce lendemain meilleur n'arrive jamais s'il nous occulte le présent. C'est dans le présent qu'il faut vivre, construire et assurer l'avenir.Car un futur qui n'a pas été préparé à l'instant d'une vie ne peut jaillir d'un vide et d'une fausse résolution, il reste un mirage. Le bruit, les mythes et les gesticulations ne préparent jamais le futur espéré. Le makrout est un magnifique gâteau mais il est d'une grande fragilité. Il faut des doigts délicats pour qu'il arrive indemne à la bouche. L'avons-nous effrité avant son arrivée au port, ce makrout que tout un peuple attendait et qui n'est jamais venu '
«Zakia, tu crois qu'ils m'ont compris» '
Posté Le : 04/12/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Sid Lakhdar Boumedié ̈ne
Source : www.lequotidien-oran.com