Le bassin du Congo, l'autre forêt tropicale qui brûle

2019, l'année noire pour le couvert forestier mondial. Ainsi, une autre forêt tropicale, le bassin du Congo part en fumée.En février passé, l'Agence spatiale européenne (ESA) a publié un article sur les incendies en Afrique subsaharienne. «Cette région d'Afrique subsaharienne représenterait environ 70% de la superficie brûlée dans le monde», selon les bases de données satellitaires mondiales. La déforestation est toujours en hausse dans la plupart des pays du bassin : de la République démocratique du Congo, au Cameroun, en passant par le Gabon.
Les causes sont multiples. L'industrie minière, l'agriculture intensive, l'expansion du réseau routier, de la démographie et la culture traditionnelle du charbon de bois sont les principales. Pour défricher, la technique du brûlis, à répétition, devient «une menace», selon Guillaume Lescuyer, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Dans un entretien accordé à un médias français, le chercheur évoque des feux souvent liés à une pratique agricole, «le brûlis». «C'est une pratique ancestrale qui consiste à mettre le feu à un champ ou à un futur champ. Si la zone est humide, celui qui met le feu a tendance à couper, défricher. Après une à trois semaines, la biomasse est sèche et prend feu facilement.
Les sels minéraux contenus dans les cendres fertilisent le sol.» Il explique que cette pratique est pratiquée dans une très grande partie de l'Afrique subsaharienne. Les pratiques agricoles y sont assez peu mécanisées. Dans le Sahel (Mali, Niger, nord du Cameroun), il s'agit d'éleveurs itinérants qui ont besoin de territoires de passage, de transhumance, sur lesquels il y a du pâturage. Plus au Sud, ce sont des agriculteurs qui défrichent pour la culture vivrière ou le cacao par exemple.