Algérie

Le bassin de rétention naturelle des eaux de pluie menacé à Annaba



Le bassin de rétention naturelle des eaux de pluie menacé à Annaba
Des tonnes de remblais et de tout-venant sont jetées quotidiennement non seulement sur ce site, mais également dans toute la zone de rétention naturelle s'allongeant jusqu'à la cité de Kharraza.Des superficies faisant partie du bassin de rétention naturelle des eaux de pluie, un espace protégé, qui s'étend du parc d'attraction de Sidi-Achour au stade du 19-Mai 1956, sont actuellement squattées et exploitées par des particuliers au vu et au su des autorités locales. Il avait fallu pourtant beaucoup de temps, des poursuites judiciaires et des décisions fermes du wali pour arriver à déloger des entreprises privées exploitant des centrales à béton sur le site en question. Ainsi, au moment où les pouvoirs publics s'échinent à assainir l'épineux dossier du foncier et à récupérer coûte que coûte les espaces vitaux, des individus peu scrupuleux continuent à agir comme bon leur semble et transgressent la loi à Annaba. Il est loisible de constater, ces derniers jours, que des personnes sont en train de procéder au nivellement à l'aide de tout-venant des zones basses du site, au terrain marécageux. D'ailleurs, une bonne partie de cette zone, notamment celle située en contrebas de la centrale à béton d'une entreprise chinoise implantée provisoirement et pour une durée bien déterminée sur les lieux, a fait déjà l'objet de mise à niveau, alors que celle faisant face à la cité Rym est transformée en décharge sauvage, alors même que cette zone est inondable. Ceci alors que cet aménagement tampon est inaliénable et qu'il a pour vocation de gérer les fluctuations dans l'apport des eaux de pluies issues de ces surfaces et de les restituer d'une manière homogène dans le milieu, comme l'explique un spécialiste des questions de protection de l'environnement. Selon cet expert, le bassin de rétention naturelle sur lequel des personnalités peu scrupuleuses ont jeté leur dévolu a été conçu pour protéger notamment la cité de Boukhadra et une bonne partie de la plaine Ouest, d'une calamité certaine. Plus grave encore, des tonnes de remblais et de tout-venant sont jetées quotidiennement non seulement sur ce site, mais également dans toute la zone de rétention naturelle s'allongeant jusqu'à la cité de Kharraza. Et de rappeler que cette superficie marécageuse de faible profondeur affecte durant toute l'année les zones péri-urbaines de Annaba, en faisant une menace directe pour les populations. Pour notre interlocuteur, les causes sont complexes et ne sont pas seulement liées à l'augmentation des pluies, mais également à l'absence de système efficace de drainage des eaux de pluie, la croissance urbaine incontrôlée et la construction dans des zones de rétention naturelle ou les bas-fonds. D'ailleurs, des sources généralement bien informées assurent que six dossiers, soumis à approbation du Calpiref et autorisés sur ce site, ont été purement et simplement annulés par le défunt wali Mounib Sendid. Ceci compte tenu de la faible profondeur qui le caractérise et de la disparition progressive du couvert végétal des monts de l'Edough. Aujourd'hui, on en est à craindre que les eaux des pluies fasse tousnt leur ?uvre dévastatrice, déversant des tonnes de boue sur les quartiers de la ville particulièrement ceux de l'Elysa, de l'Orangerie et partant de toute la plaine ouest de Annaba. B. BADIS


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