Le barrage d'Aïn Zada contaminé à l'ammonium

Des solutions d'urgence, telles que le pompage de l'eau du barrage d'Ighil Moula (Béjaïa) vers le barrage d'Aïn Zada, via le barrage Maouène (Sétif), ont été préconisées par le ministère de tutelle pour pallier le manque d'eau en ce moment.Des communes de la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, dont le chef-lieu, connaissent un déficit en matière d'eau potable ces dernières années, suite à la baisse du niveau de l'eau au barrage d'Aïn Zada qui assurait leur approvisionnement, consécutive à la faible pluviométrie. Avec moins de 9 millions de mètres cubes, le barrage d'Aïn Zada a atteint un niveau qu'on ne peut pas toucher ou exploiter, car le taux de concentration d'ammonium a dépassé les limites tolérées. Une information qui circulait depuis un bon moment, que le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, a confirmée lors de sa visite, jeudi, dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj. "Les précipitations, la mobilisation de l'eau d'autres barrages et le traitement des eaux usées vont permettre de diminuer ce taux d'ammonium. Il faut que le barrage soit rempli de plus de 120 millions de mètres cubes pour qu'il commence à réduire ce taux d'ammonium", précise un spécialiste, qui tient à rappeler que cette substance n'est pas réellement dangereuse pour la santé.
"Toutefois, son inhalation peut provoquer une toux, son contact avec la peau ou les yeux des rougeurs, son ingestion des nausées, des maux de gorge, des vomissements. Aussi, en cas d'inhalation, il est préférable de rester à l'air frais au repos et de consulter un médecin. En cas de contact avec la peau ou les yeux, il faut rincer abondamment avec de l'eau. En cas d'inhalation, il faut boire de l'eau abondamment et consulter un médecin."
Le ministre a déclaré que son département a pris en charge ce problème, ainsi que celui de l'approvisionnement en eau potable dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj, à travers les solutions d'urgence telles que le pompage de l'eau du barrage d'Ighil Moula (Béjaïa) vers le barrage d'Aïn Zada, via le barrage Maouène (Sétif), en augmentant la part de la wilaya de 35 000 m3 à 60 000 m3, la réalisation d'une conduite de 29 km reliant le barrage de Maouène à Aïn Zada pour éviter l'évaporation et le vol d'eau. Le ministre a ordonné aussi la remise à niveau de la station d'épuration qui ne fonctionnait pas normalement afin d'éviter ce genre de problème dans l'avenir.
Pour l'approvisionnement des communes du nord de la wilaya à partir du barrage de Tichy Haf (Béjaïa), le ministre, à la demande du wali de Bordj Bou-Arréridj, a donné son accord de prolonger la conduite jusqu'à la commune de Hasnaoua (9 km du chef-lieu de wilaya) et d'alimenter la commune d'El-Achir à partir du barrage de Tilesdit (Bouira) après l'augmentation de l'apport de ce barrage à 16 000 m3. Si pour la deuxième l'opération est faisable car le barrage de Tilesdit, à Bouira, est à 100 millions de mètres cubes, le deuxième barrage, celui de Tichy Haf (Béjaïa), est actuellement à moins de 7 millions de mètres cubes et ne pourra alimenter ni cette commune ni celles qui y sont déjà reliées.
Les communes de l'est de la wilaya ont bénéficié d'une enveloppe de 50 milliards de centimes pour 6 forages. Toujours pour cette région, et plus précisément Ras El-Oued et Texter, il a été décidé la levée du gel des forages, et une enveloppe de 77 milliards de centimes a été allouée pour relancer le forage d'autres puits. Karim Hasni a souligné que les solutions apportées par son département pour combler le déficit en eau dans la wilaya de Bordj Bou-Arréridj sont provisoires, en attendant le raccordement de la wilaya au réseau d'alimentation en eau à partir de la station de dessalement de l'eau de mer de Béjaïa en 2024. Une station d'une capacité de 300 000 m3/j qui va alimenter les régions qui sont à 150 km alentour.

Chabane BOUARISSA