Algérie

Le baril refait marche arrière



Le baril refait marche arrière
Le coeur de l'économie nationale qui bat au rythme des cours de l'or noir n'a d'yeux et d'oreilles que pour le marché pétrolier. Les prix du pétrole qui ont connu trois séances de hausse consécutive (vendredi, lundi et mardi) ont marqué un arrêt hier. Mettant fin à une belle série que l'on espérait partie pour durer. Ce n'est que partie remise probablement. Même si l'on sait que le terrain perdu ne sera pas reconquis en un claquement de doigts. Pas de quoi s'enflammer donc. Mais il ne faut tout de même pas faire la fine bouche. Le baril a malgré tout progressé de plus de 8 dollars et se hisse à nouveau au-dessus de la barre symbolique des 50 dollars à New York alors qu'il a titillé, mardi, celle des 60 dollars à Londres. De bon augure. Surtout lorsque l'on sait que l'Algérie, qui a besoin d'un baril à 100 dollars, voire plus, n'a pour seule alternative que de puiser dans son bas de laine devant ce terrible manque à gagner pour assurer sa stabilité et faire face à une facture des importations qui frôle les 60 milliards de dollars. Les prix du pétrole qui étaient sur le point de perdre près de 10 dollars depuis le début de l'année ont donc comblé une bonne partie de leurs pertes en l'espace de trois jours. Malgré le faux pas de mercredi. A Londres ils naviguaient à la fin de l'année 2014 sous les 50 dollars et à peine 45 dollars à New York. Hier vers midi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars valait 56,45 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,46 dollar par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour la même échéance perdait 1,79 dollar à 51,26 dollars. Alors, l'envolée des cours de l'or noir, une illusion' «Je ne serai pas étonné que les prix retombent aussi vite qu'ils ont monté», a estimé John Kilduff, d'Again Capital. La contre-performance d'hier indique que le marché demeure extrêmement sensible mais n'exclut pas des réactions spectaculaires.Résurrection' Trop tôt pour l'affirmer. N'empêche que le baril de pétrole a défié tous les pronostics. «Et l'on s'attend à ce que les cours glissent encore plus bas l'an prochain, au moins jusqu'à la mi-2015», avait estimé le 31 décembre 2014 James Williams, expert en énergie de Wtrg Economics qui avait évoqué un recul probable «d'encore 10 dollars». La réaction a été fulgurante. Tous les experts se sont appuyés sur les fondamentaux pour expliquer la dégringolade des prix du pétrole. Le marché noyé par une offre surabondante affaiblit les cours de l'or noir. Un critère qui semble battu en brèche depuis que de nombreuses plateformes pétrolières ont décidé de mettre la clé sous le paillasson dans la foulée d'une restriction des investissements des géants pétroliers. BP a annoncé hier une réduction de 4 à 6 milliards de dollars de ses investissements en 2015, suite à l'effondrement des cours de l'or noir. Le géant pétrolier britannique emboîte ainsi le pas à Shell, Exxon et Total, qui ont elles aussi annoncé la semaine dernière des réductions de leurs dépenses d'investissements. Le géant BP ne va investir que 20 milliards de dollars en 2015, contre les 24 à 26 milliards prévus jusque-là et après 22,9 milliards en 2014, tandis que BG Group, une grande entreprise gazière moins connue du public, mais très active dans l'exploration et la production, n'investira qu'entre 6 et 7 milliards de dollars cette année, contre 9,4 milliards l'an passé indique-t-on. «Nous sommes entrés dans une nouvelle phase pleine de défis, marquée par des bas prix du pétrole à court et moyen terme», a déploré le directeur général de BP, Bob Dudley. «Même s'il n'y a pas encore de réelle preuve d'une réduction mondiale de la production, les coupes dans les dépenses d'investissements affecteront l'offre dans le futur», constatait-on chez PVM. C'est apparemment tombé dans l'oreille du baril. On saura probablement aujourd'hui s'il a décidé de faire une pause en attendant les stocks américains...




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