Une saignée qui a été stoppée grâce à la décision de l'Opep et de ses 11 alliés hors organisation, de réduire leur productionLes cours de l'or noir affichaient plus de 77 dollars hier à Londres, en cours d'échanges, leur plus haut niveau depuis près de deux mois.
Un faisceau de lumière dans cette grisaille qui a rythmé cette saison estivale qui touche à sa fin. Cela met un peu de baume au coeur.
Un peu de beurre dans les épinards. Quelques dollars de plus qui ne sont pas de refus, pour une trésorerie laminée depuis la dégringolade des prix du pétrole qui a débuté voilà un peu plus de quatre années maintenant, vers la mi-juin 2014.
Une saignée qui a été stoppée grâce à la décision de l'Opep et de ses 11 alliés hors organisation, de réduire leur production de 1,8 million de barils par jour.
Une décision qui a été appliquée le premier janvier 2017 et qui court jusqu'à la fin de l'année 2018. Elle est le fruit d'une offensive diplomatique sans précédent, lancée par l'Algérie et initiée par le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, pour sensibiliser les pays producteurs (Opep et non-Opep) à la dégringolade des prix du pétrole. Une botte secrète préparée de longue date qui s'est frayé un passage. Presque par effraction.
Cette initiative a eu pour acteur de premier plan le Venezuela. Plus que n'importe quel autre pays producteur, il aura souffert de la chute des cours de l'or noir au point de se retrouver au bord d'une guerre civile. Elle a connu son couronnement le 28 septembre à Alger lors d'un sommet de l'Opep qui a débouché sur un accord qualifié d'«historique» qui a servi de socle à l'accord qui a débouché sur la réduction de l'offre des pays Opep-hors Opep de 1,8 million de barils par jour. Sa mise en oeuvre et surtout son application stricte au-delà même de l'objectif assigné a sans coup férir servi de rampe de lancement à la résurgence des cours de l'or noir.
«L'Opep et ses alliés ont encore réduit en juillet leur production de pétrole au-delà des objectifs de leur accord d'encadrement du marché en vigueur depuis le début 2017, mais moins que les mois précédents», ont déclaré le 27 août des sources proches du comité de suivi de cet accord.
Le taux de conformité avec l'accord a été de 109% le mois dernier, contre 120% en juin et 147% en mai. Ce qui revient à dire que la cible (des 1,8 million de b/j, Ndlr) a été légèrement dépassé même si certains membres ont pompé davantage qu'avant. Après quelques signes qui prédisaient que les deux gros producteurs mondiaux la Russie et surtout l'Arabie saoudite, membres de cet accord, allaient faire faux bond, tout semble être rentré dans l'ordre.
Le Royaume wahhabite avait été sollicité par le président américain pour augmenter sa production pour compenser celle de l'Iran dont les exportations sont visées par des sanctions de Washington, conséquence de sa sortie de l'accord sur le nucléaire iranien. Une éventualité restée lettre morte pour le moment. Et le baril va hisser les voiles.
Les vents lui sont favorables. Après avoir aligné cinq séances consécutives de hausse la semaine dernière, les cours de l'or noir continuent sur leur lancée.
Les facteurs qui y contribuent sont nombreux. Il y a bien sûr la perspective du retour des sanctions américaines qui visent les exportations iraniennes de pétrole au mois de novembre.
La baisse, annoncée vendredi dernier, du nombre de puits en activité aux Etats-Unis et le recul, dévoilé il y a tout juste une semaine, des réserves américaines de brut et le déclin de la devise américaine après l'accord commercial conclu entre les Etats-Unis et le Mexique.
Les cours «ont bénéficié d'un dollar plus faible et des espoirs que les Etats-Unis et la Chine parviennent à résoudre bientôt leur conflit commercial», ont indiqué les analystes du second groupe bancaire allemand, Commerzbank.
«Le récent attrait pour le dollar comme valeur refuge s'est atténué après la nouvelle positive d'un accord commercial entre les Etats-Unis et le Mexique», ont ajouté les analystes de Phillip Futures. Cela a suffi pour que le baril se sente pousser des ailes.
Hier vers 15 heures 10 à Alger il affichait 76,80 dollars à Londres, soit une hausse de 30 cents par rapport à la veille. La barre des 80 dollars n'est plus très loin...
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Posté Le : 29/08/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed TOUATI
Source : www.lexpressiondz.com