Algérie

Le baril impose sa loi



Le baril impose sa loi
La loi de finances «mère» est élaborée sur la base du prix du baril de pétrole (37 dollars, Ndlr). Ce n'est un secret pour personneIl est indéniable que la chute des prix du pétrole a permis d'orienter le gouvernement vers des décisions qui doivent servir de pare-feu pour limiter la «casse» et tenter de sortir de la dépendance par rapport aux hydrocarbures.Autrement dit, comment allier restriction des dépenses et croissance économique' Un vrai dilemme, lorsque l'on sait que ce n'est pas dans des conjonctures économiques aussi défavorables qu'une telle entreprise peut avoir le plus de chances de réussir.Le gouvernement y va quand même, il se dit même que c'est pour cette raison qu'il a fait peau neuve. Qu''il a été remanié. Il aura donc au moins cela pour lui. On ne lui reprochera pas de n'avoir pas essayé, comme il ne subira pas les sempiternelles critiques qui l'ont maintes qualifié d' «immobiliste». La loi de finances «mère» est élaborée sur la base du prix du baril de pétrole (37 dollars Ndlr). Ce n'est un secret pour personne.La LFC qui a pour objectif d'apporter certains correctifs aura cette année comme particularité d'être confectionnée en tenant compte des spécificités de l'économie nationale.De sa fragilité notamment qui est due à son étroite dépendance par rapport à ses exportations d'hydrocarbures qui lui assurent l'essentiel de ses revenus en devises. Des prix du pétrole d'un niveau jamais égalé lui ont permis depuis pratiquement une décennie d'assurer ses équilibres budgétaires et une paix sociale sans trop de soucis.La dégringolade des cours de l'or noir, qui ont perdu plus de 50% de leur valeur entre le mois de juin 2014 et le début du mois de janvier 2015 où ils ont chuté sous les 45 dollars après avoir culminé à plus de 115 dollars, ont dans un premier temps poussé les responsables algériens (ministre des Finances, Premier ministre...) à faire des déclarations rassurantes pour finir par se rendre à l'évidence. «Nous avons fait nos calculs, étudié les scénarios les plus pessimistes et toutes les hypothèses, y compris si le pétrole descend à 70 dollars» avait déclaré le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors de son discours d'ouverture des travaux de la 17e tripartite qui s'est tenue à Alger le 18 septembre 2014.«L'Algérie est préparée à résister au choc pétrolier», a affirmé au début du mois de décembre 2014 le ministre des Finances, Mohamed Djellab, sur le plateau de la Télévision nationale (Entv) après que les prix du pétrole se soient enfoncés sous la barre des 60 dollars. La crise s'étant avérée plus féroce que prévu a fait réagir le gouverneur de la Banque d'Algérie. «Si le choc externe venait à perdurer, la résilience de la position extérieure de l'Algérie pourrait rapidement s'éroder, d'autant que le niveau très élevé des importations est non soutenable et constitue un risque additionnel pour la balance des paiements extérieurs sur le moyen terme», avait prévenu le 22 mars à Alger, le gouverneur de la Banque d'Algérie Mohamed Laksaci. Nous y sommes.L'état des lieux est inquiétant. La balance commerciale affiche un déficit commercial de plus de 4 milliards de dollars pour les quatre premiers mois de l'année en cours par rapport à la même période en 2014.Alors que l'Algérie doit faire face à une facture des importations exponentielle qui tend vers les 60 milliards de dollars. Une saignée par les temps qui courent.Les nouvelles mesures qui seront prises dans le cadre de la loi de finances 2015 oscilleront autour de cette donne pour tenter de relancer la production nationale.Etre moins dépendant de l'étranger et inciter à consommer «algérien». Le retour du crédit à la consommation s'inscrit dans cet esprit. Des mesures seront prises pour inciter à l'investissement productif et à sa diversification.«Le gouvernement devra revoir à la baisse, à travers la LFC, certains impôts et taxes à l'image de la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) et l'impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) écartant une hausse des prix du carburant», a annoncé, le 17 juin, le Premier ministre Abdelmalek Sellal lors de son déplacement à Mascara.Il est indéniable que la chute des prix du pétrole a servi à orienter le gouvernement vers des décisions qui doivent servir de pare-feu pour limiter la «casse» et tenter de sortir de la dépendance par rapport aux hydrocarbures. Le baril aura dicté sa loi.




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