Algérie

Le baril du brut à 83 dollars en 2023


Dans une étude qu'il vient de publier, Energy Aspects, un cabinet britannique de conseils en énergie, met en relief le fait que la demande mondiale de pétrole est en train de se reprendre, après une période d'atonie liée en partie à la pandémie de coronavirus. Voilà une bonne nouvelle pour les producteurs, car une amélioration de la demande est synonyme de reprise des cours de l'or noir. Effectivement, l'augmentation de la demande fera passer le prix moyen du brent d'environ "43 dollars le baril cette année à 66 dollars l'année prochaine et à 83 dollars en 2023", ainsi que le souligne Energy Aspects. Lundi dernier, le cabinet de conseils Deloitte a publié une étude dans laquelle il prévoit, lui, que le prix du Brent passera d'une moyenne de "39 dollars par baril cette année à 46,5 dollars en 2021 et 64 dollars en 2023".Le cabinet britannique estime, par ailleurs, que le pétrole reste une source d'énergie capitale et dont dépendent plusieurs industries. Il explique : "En plein c?ur de la crise, l'industrie pétrolière s'attendait à une baisse de la demande autour de 28 millions de barils par jour, mais celle-ci n'a pas dépassé les 18 millions de barils par jour en avril." "Cela, ajoute-t-il, illustre la dépendance du monde au brut et laisse entendre que cette dépendance ne diminuera pas à court terme." Et de poursuivre que la baisse de la demande pétrolière "n'a pas atteint les niveaux redoutés, malgré la forte contraction de l'économie mondiale, ce qui est la preuve que le monde dépend et dépendra encore beaucoup du pétrole".
Pour le cabinet, le coronavirus et la vague de confinements qui a suivi, ainsi que le recul de l'activité industrielle ont entraîné des prévisions de baisse de "30 à 40%" par rapport à la demande mondiale de pétrole d'avant la pandémie, qui était d'environ "100 millions de barils par jour". La demande est donc sur une trajectoire haussière, tandis que l'offre a été réduite dans le cadre de l'accord de limitation de la production conclu entre l'Opep et ses alliés dont la Russie.
Pour autant, les marchés pétroliers ne risquent pas de rencontrer de problèmes d'approvisionnement, dans l'immédiat, les producteurs pouvant rouvrir les vannes, si c'est nécessaire. Par contre, sur le long terme, une perturbation de l'approvisionnement en brut n'est pas à exclure, d'autant plus que l'investissement dans l'exploration a fortement reculé au cours de ces six dernières années. Le trou d'air dans l'exploration devrait conduire forcément à une baisse de la production.
D'ailleurs, un rapport du think tank The Shift Project, rendu public fin juin dernier, exposait comment la baisse mondiale de production de pétrole, conjuguée à une concurrence accrue entre les pays importateurs, pourrait conduire l'Europe, premier importateur mondial, à une pénurie dès 2030.


Youcef Salami
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