Algérie

Le baril "accompagne" le Hirak



Un oeil rivé sur le marché pétrolier
Les cours de l'or noir sont restés au vert depuis le 22 févier, début des marches pacifiques annonciatrices de la fin d'un système qui a usé et abusé de la rente pétrolière.
Le niveau atteint actuellement par le baril représente une bouffée d'oxygène pour l'Algérie. Cela tombe à pic, à point nommé. A un moment où le pays traverse une période d'incertitude politique sur fond de crise financière aux relents dévastateurs. Une conjoncture qui a conduit l'ex-gouvernement à mettre tout un dispositif, recourir au financement non conventionnel, pour surmonter cette terrible étape qui a ravagé la trésorerie du pays, qui a eu raison du Fonds de régulation des recettes et érodé significativement les réserves de changes qui sont tombées de quelque 193 milliards de dollars en 2013 à moins de 8 milliards de dollars en janvier 2019. Une dégringolade des prix du pétrole signifierait qu'il va falloir puiser encore plus dans ce bas de laine constitué grâce aux niveaux record qu'ils avaient atteint par le passé. Plus de 147 dollars en juillet 2018. Il est donc impérieux que le pays garde un oeil rivé sur le marché pétrolier même si tous les regards sont focalisés sur les développements de l'imbroglio politique provoqué par la démission de l'ex-président de la République. L'application stricto sensu de l'article 102 pour gérer la période de transition s'est retrouvée en opposition frontale avec une farouche volonté populaire décidée à en finir avec le système actuel qui a usé et abusé de la rente pétrolière. Les récentes arrestations d'hommes d'affaires et les convocations de responsables de premier plan par la justice, à l'instar de l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia et de l'actuel ministre des Finances, Mohamed Loukal, qui avait auparavant occupé le poste de gouverneur de la Banque d'Algérie, ont un lien direct avec la gestion des revenus pétroliers, poumon de l'économie nationale. Le bond significatif que viennent d'accomplir les prix du pétrole représente dans un tel contexte une incontestable bouffée d'oxygène. Les prix du pétrole ont atteint, hier, leur plus haut niveau depuis novembre 2018. Hier matin, vers 4h45, ils ont franchi la barre des 74 dollars, pour la première fois depuis le début de l'année 2019. A 15h00, heure algérienne, le baril de Brent, référence du pétrole algérien s'échangeait à 73,91 dollars pour enregistrer un gain de 1,94 dollar par rapport à la séance précédente. A quoi est dû ce départ en fanfare de l'or noir' La cause incombe au président des Etats-Unis, qui était sur le point d'annoncer la fin des exemptions qui permettent à certains pays de continuer à acheter du brut iranien. Les Etats-Unis avaient autorisé huit pays: la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud, l'Italie, la Turquie, la Grèce et Taïwan à continuer d'acheter temporairement du pétrole iranien, malgré leurs menaces. Des sanctions étaient prévues, à partir du 4 novembre 2018 contre tout pays qui continuerait à s'en approvisionner. La volte-face du président américain n'a finalement pas privé le marché de la production iranienne qui s'élève à plus de 3,5 millions de barils par jour, ce qui risque d'arriver avec la fin de ce sursis accordé par l'administration américaine. «Les cours montent car les investisseurs anticipent une contraction de l'offre à court terme», a déclaré Benjamin Lu, analyste chez Phillip Futures. «Une interdiction des importations d'Iran va doper les prix du pétrole au deuxième semestre 2019», a-t-il souligné. On s'y dirige tout droit vraisemblablement. Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, devrait faire des déclarations dans la journée (hier, Ndlr) pour demander à tous les pays de cesser d'acheter du pétrole à Téhéran, au risque de s'exposer à des sanctions américaines, selon le Washington Post qui cite une source proche de l'administration américaine. Alors un baril à 80 dollars avant la fin 2019' Ce n'est pas du tout impossible. Les feux sont, en tout cas, au vert pour une flambée de l'or noir.


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