Algérie

Le banditisme et le terrorisme se régénèrent telle une hydre Le Ramadhan marqué par la recrudescence de la violence à Tizi Ouzou


Le climat d'insécurité persiste dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le nombre d'attaques terroristes et d'actes de banditisme enregistré rien que depuis le début du mois de Ramadhan renseigne sur la dégradation sensible de la situation sécuritaire dans la région. Une situation, faut-il le dire, qui est loin de s'améliorer. Une moyenne d'une attaque est signalée chaque deux jours.
Les localités les plus touchées sont celles du sud de la wilaya, à l'image de Boghni, Mechtras, Tizi N'tlata, Tadmaït' Les services de sécurité, tous corps confondus, redoublent d'efforts pour étouffer des tentatives de constitution de grands réseaux de banditisme. Les militaires multiplient les ratissages pratiquement au niveau de tous les maquis de cette wilaya de Kabylie. Malheureusement, le banditisme et le terrorisme se régénèrent, pour ainsi dire, telle une hydre à Tizi Ouzou.
À la veille du mois sacré, le 17 juillet dernier, trois policiers ont été blessés dans une attaque terroriste, perpétrée contre le célibatorium de la police sis à l'entrée ouest de la ville d'Azeffoun, au nord de la wilaya. Le groupe armé a osé attaquer les policiers en plein jour et à l'entrée de la ville avec des tirs de «hebheb». Une semaine après, le 25 juillet, à Si Mustapha, un commerçant âgé de 37 ans, originaire du village Aït Abdelmoumène, dans la commune de Tizi N'tleta,
à environ 30 km au sud de la ville de Tizi Ouzou, a été enlevé par un groupe armé. La victime, après deux jours de séquestration, a été libérée par ses ravisseurs, mais en versant une forte rançon de 1,65 million de dinars. C'est le kidnappé lui-même qui a avoué aux services de sécurité le versement de cette rançon. Une première à Tizi Ouzou depuis l'avènement de ce phénomène en 2005 et qui détient, pour rappel, le triste record en nombre de rapts avec pas moins de 70 personnes enlevées.
Le 26 juillet, les habitants du village Ath Kouffi, dans la commune de Boghni, sont montés au créneau pour réclamer l'arrestation des braqueurs d'une bijouterie le 15 juillet à Boghni. Un hold-up qui a tourné au drame puisque le propriétaire de la bijouterie, attaquée en plein jour et en plein centre-ville de Boghni, a été exécuté par les bandits à cause de sa tentative de résister. Une action de protestation qui a, semble-t-il, porté ses fruits, puisque 5 auteurs présumés de ce crime ont été arrêtés au début de cette semaine par les services de sécurité.
Le 28 juillet, une autre attaque terroriste cible des militaires dans la commune d'Azeffoun. Un véhicule banalisé de l'ANP a été attaqué une heure avant le f'tour pas loin du village Issoumathen, alors qu'il se dirigeait vers la ville balnéaire d'Azeffoun. Bilan : 4 militaires blessés. Un violent accrochage a suivi l'attaque entre le groupe armé auteur de l'attentat et les éléments de l'ANP qui ont énergiquement riposté. Le 31 juillet, en fin de journée, un groupe armé composé de 4 individus armés, dresse un faux barrage sur la route qui relie le village Aït Abdelmoumène au chef-lieu communal de Tizi N'tlata, à une vingtaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. Les terroristes ont racketté les automobilistes et les passagers.
Ils ont subtilisé à ces derniers leur argent, téléphones portables et autres objets de valeur. Un citoyen a été même délesté de sa camionnette de marque Toyota Hilux. Le premier août, des cambrioleurs, pris en flagrant délit à l'intérieur d'une villa, au village Taourirt Mimmoun, dans la commune d'Ath Yenni, ont pris la fuite avec un bébé de 6 mois pour ne pas être attaqués. Les villageois qui ont été vite alertés, ont poursuivi les voleurs dans les maquis environnants et ont pu récupérer le petit nourrisson qui a été abandonné. Les malfaiteurs ont réussi toutefois à prendre la poudre d'escampette.
Cette affaire avait défrayé la chronique dans la région d'Ath Yenni. Le 6 août, 4 malfaiteurs ont attaqué une bijouterie à Lavdhahi, dans la commune d'Ath Aïssa Mimoun. Le propriétaire avait alerté les citoyens du village. L'intervention de ces derniers était salvatrice. Trois des braqueurs ont été arrêtés et remis aux services de sécurité, alors que le quatrième malfaiteur a réussi à prendre avec lui une importante quantité de bijoux en or. Le 8 août dernier, un autre cas d'enlèvement a été signalé à Mechtras, au sud de la wilaya toujours. Le deuxième en l'espace de deux semaines dans la même région.
Un jeune de 21 ans, M. Hamid Dehloum, fils d'un commerçant connu et estimé dans la région, a été enlevé par un groupe armé. Il a été libéré deux jours après, suite un vaste mouvement de solidarité des habitants du sud de la wilaya. Sa famille nie avoir versé une rançon.
Ces derniers temps, les terroristes ont changé un peu leur stratégie. Ils évitent de retenir leurs otages très longtemps afin certainement d'éviter la pression des citoyens. Ils exigent le versement de rançon quelques heures seulement après leur forfait. Le 9 août, des militaires en embuscade pas loin de la ville d'Azazga ont réussi à mettre hors d'état de nuire un terroriste et ont récupéré sur son corps une arme de type kalachnikov.
Quatre individus ont été arrêtés par les forces de police de la brigade de recherches et d'investigations de la Sûreté de wilaya de Tizi Ouzou, pour «acquisition et détention d'armes à feu sans autorisation». Le 13 de ce mois, les militaires ont été ciblés par une autre attaque terroriste à Tadmaït. Une bombe de fabrication artisanale a explosé au passage d'un convoi militaire, pas loin du village Aït Saâda. L'engin explosif, enfoui sous terre au bas d'une chaussée, a été actionné probablement à distance par les terroristes. 7 militaires ont été blessés lors de cette attaque.
Avant-hier matin, deux individus armés braquent l'agence postale du village Ath Abdelmoumène, dans la commune de Tizi N'tleta, dans la daïra des Ouadhias, au sud de Tizi Ouzou. Ils ont dérobé 50 millions de centimes. Les malfaiteurs ont agi à visage découvert. La recrudescence des actes de banditismes et de terrorisme à Tizi Ouzou inquiète sérieusement les services de sécurité et la population locale. Les citoyens évitent de circuler la nuit. Un climat de psychose s'est emparé des habitants des localités du sud de la wilaya.
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