Algérie

Le bac japonais



Pour qu'on les comprenne, les lycéens ont tambouriné, cesderniers jours, comme des forcenés sur leur cartable. Leur programme depréparation au bac serait trop chargé.Faudrait-il se satisfaire de la compréhension au premierdegré de ce profond coup de gueule et n'en garder que la surface dumécontentement ? Un autre chahut de gamins dans une récréation nationale pourdes adolescents pas au fait de l'art de la communication ?Supposons que la charge des études soit allégée pour ouvrirbien larges les portes de l'université. Le baccalauréat et les étudesuniversitaires, on le sait très bien aujourd'hui, n'ont plus cette valeursubliminale qui permet de s'introduire avec les honneurs dans la vie active etle tambourinement douloureux des nouvelles générations pour gagner leur pain ence moment répond à une tout autre culture et à un tout autre vocabulaire.Le lycée comme l'université, tout en restant des temples oùl'on persiste à ramoner les faux idéaux, s'en tiennent toujours à leurs profilscoloniaux. Alors que les maîtres d'avant eux-mêmes sont tenus aujourd'hui derompre avec le statut napoléonien et sommés de se détacher de l'école deCharlemagne.La mue profonde du monde nécessite bien évidemment unbouleversement, sinon une véritable révolution de l'école, et demande d'allerchercher le courage politique pour donner un grand coup de pied dansl'architecture désuète de l'éducation. Par les temps qui courent, et devantl'anxiété mondiale, ce sont les vocables mêmes d'école, de lycée etd'université qui sont à fustiger.Parce que la vie ici-bas est devenue implacable et parceque les gestes et les comportements n'ont plus que l'essence du matériel, s'ilfaut réfléchir à comment inculquer le savoir à des générations quand elles nesont encore qu'au stade de fÅ“tus, il n'y a pas de place à l'hésitation ou àl'interdit pour aller enseigner le futur combat pour la vie dans le ventre desmères. Il ne s'agit nullement d'une quelconque sélection génétique, mais il estquestion de la survie de nos enfants qui ne peuvent plus se contenter deréformettes ni de garde-à-vous de majorettes.Légitime ou pas, la question de la surcharge du programmedu baccalauréat ne doit pas être circonscrite dans l'espace des horaires. Letemps à considérer est celui de la longue vie qui attend nos lycéens et quirecommande la sérieuse réflexion sur la carrure à leur donner pour une aisanceméritée dans une société harmonieuse et prospère.Les petits Japonais ont pour la plupart plus de quatorzeheures de cours par jour. Ils s'en plaignent souvent. Mais leurs plaintes etleurs petites révoltes ne sont pas contre la surcharge de leurs horaires, maisune récrimination lourde contre le prix à payer pour que leur pays soit unepuissance. Contrairement à nos enfants, ils ne perdent pas au change. Ils ontle privilège de savoir de quoi demain sera fait.
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