Le 5 Juillet mérite tous les sacrifices, mais'

A-t-on fait preuve de gaspillage dans la gestion des fonds alloués aux festivités du cinquantième anniversaire de l'Indépendance ' C'est la question que se posent de nombreux Oranais qui constatent que les responsables locaux ont fait dans la démesure sans prendre de gants.
La capitale de l'Ouest a bénéficié, lors de la tenue il y a près de trois ans, du GNL 16, d'un grand effort d'embellissement. Et au lieu de prendre en considération les acquis engrangés à cette occasion, les responsables de la commune en ont fait table rase pour engager de nouveaux travaux et de nouvelles dépenses.
Les travaux engagés ces derniers jours sont perçus comme un vulgaire gaspillage des deniers publics. «Oran n'est pas uniquement le centre-ville. Plusieurs localités n'ont pas bénéficié de travaux d'aménagement. De plus, allez voir le boulevard Front-de-Mer et vous verrez comment est gaspillé l'argent public», diront des responsables d'une association à caractère social.
Plusieurs Oranais que nous avons rencontrés sont unanimes à reconnaître que le cinquantième anniversaire de l'Indépendance est un événement qui mérite une célébration avec faste. «Mais, voyez-vous, nous assistons à du gaspillage des deniers publics sans plus. Qui a décidé de réaliser une aire de jeux à Es-Sedikkia alors que le quartier en compte trois qui sont laissées à l'abandon '
Qui a décidé de refaire les bordures des palmiers sur le boulevard Front-de-Mer, alors que cette artère a bénéficié d'un habillage d'agrément il y a à peine deux ans '» Les questions fusent de partout quand on évoque le 5 Juillet et le programme des festivités arrêté par les responsables locaux. «Nous ne sommes pas des rabat-joie mais force est de reconnaître que les choses ne sont pas bien menées. La division culturelle de la commune a réservé plusieurs hôtels de la ville.
Des chambres sont affectées à des prestataires de service qui habitent pourtant à un jet de pierres du théâtre de verdure. Des commandes de certaines prestations ont été faites sans tenir compte des besoins. Les fonds affectés au financement des festivités ont poussé les responsables à faire dans la démesure et surtout à dépenser sans tenir compte des rigueurs dans la gestion. Oran aurait pu mieux utiliser ces fonds au lieu de les consacrer à payer des opérations conjoncturelles sans impact sur la vie des habitants de la ville», affirment des Oranais.
Pour eux, la rigueur dans la gestion des deniers publics semble être le dernier des soucis des responsables locaux. «La ville manque de tout, le tramway n'arrive pas encore à démarrer alors que la mise en service des essais techniques étaient prévue lors de la visite du président de la République en mars dernier. Des cités entières continuent de végéter dans le noir, sans éclairage public, et la ville continue de compter ses bidonvilles et ses réseaux d'assainissement défectueux. Les festivités ont été concentrées en certains points du centre-ville et la population du reste de la commune est laissée à l'écart.
Ce n'est même pas comme Alger où le transport sera gratuit pour permettre aux Algérois de se rendre aux sites prévus pour les fêtes. Ici, la ville ne compte pas une entreprise publique de transport en mesure d'offrir cette fleur à ses clients», notent avec dépit des Oranais qui espèrent qu'une fois les lampions éteints, les autorités centrales exigeront des comptes et des explications sur l'utilisation des fonds destinés aux festivités du cinquantenaire de l'Indépendance.