Le 4ème Congrès international sur la nutrition s'ouvre à Oran: Du défi de la dénutrition à celui de la malnutrition

La question de la malnutrition devrait impliquer toutes les composantes de la société, y compris les pouvoirs publics, a préconisé hier la présidente de la Société Algérienne de Nutrition (SAN), Bouchenak Khelladi Malika, à l'ouverture du 4ème Congrès international de la SAN, dont les travaux étalés sur deux jours se tiennent, depuis hier, au Méridien à Oran.«Le nombre d'enfants en bas âge souffrant de surpoids ou d'obésité à cause de la malnutrition ou de la sédentarité devrait interpeller tout le monde, et notamment les pouvoirs publics, pour faire face à cette problématique», a-t-elle ainsi affirmé. Citant des chiffres émanant de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le nombre de personnes souffrant de malnutrition est estimé à pas moins de 3 milliards de personnes, alors que les personnes ayant des problèmes de surpoids sont de 2 milliards, a-t-elle argumenté. De son côté, Mme Aouichat Bouguerra Souhila, vice-présidente de la SAN, responsable de la région Centre, a souligné «le vide juridique» sur cette question en Algérie, notamment «l'absence de textes de loi favorisant une alimentation saine» parmi les industriels de l'agro-alimentaire. Il est à noter à cet égard que les spécialistes de la nutrition en Algérie sont unanimes à considérer que notre pays est passé du statut de pays ayant un problème de «dénutrition» à un pays souffrant de «malnutrition», particulièrement parmi les enfants en bas âge et de la femme enceinte et allaitante. Voilà donc le défi auquel doivent faire face les pouvoirs publics et que la Société Algérienne de Nutrition se propose d'en animer le débat en faisant appel, notamment, à des spécialistes nationaux et étrangers. C'est ce qui explique le nombre assez important de participants à ce congrès, soit près de 500 entre adhérents de la SAN, enseignants-chercheurs, chercheurs, médecins, pharmaciens, biotechnologues, anthropo-sociologues, étudiants doctorants, ainsi que des professionnels intéressés par les domaines de la nutrition et les industriels des secteurs agro-alimentaires et pharmaceutiques. Pour les organisateurs, ce congrès est «un rendez-vous d'échanges et de discussions autour des différents aspects de l'alimentation, la nutrition et la santé, des physiopathologies métaboliques et nutritionnelles, dont les maladies non transmissibles et des composés bioactifs et santé». Pour animer ce congrès, soulignent les mêmes sources, «la SAN a invité d'éminents spécialistes nationaux et internationaux, ainsi que des industriels des secteurs agroalimentaires et pharmaceutiques pour traiter en profondeur les différentes questions d'actualité dans les thématiques retenues et présenter les dernières innovations en termes de recherche et recherche/développement». Il est à noter enfin qu'eu égard du contexte sanitaire imposé par la pandémie du Covid-19, une bonne partie des interventions et des conférences sera animée par vidéoconférence.