Algérie

Le 4e Art sur des planches vermoulues



Le 4e Art sur des planches vermoulues
La 9e édition du Festival national du théâtre professionnel vient de seclôturer de la manière la plus lamentable. Le jury a refusé d'attribuer le 1er prix, considérant qu'aucune des pièces présentées n'en était digne. Et ses recommandations seront un concentré de critiques à l'adresse des pseudos professionnels, des théâtres régionaux, de leurs responsables et des organisateurs. On peut ajouter les responsables du secteur culturel qui ne font rien pour redonner au 4e Art sa dimension artistique et sociale. La promotion et la diffusion des productions théâtrales n'existent plus. La générale passée, les pièces, comme les films d'ailleurs, sont mises au placard, même si quelquefois des tournées nationales sont programmées. Car, ces tournées sont organisées plus pour donner l'impression d'une activité théâtrale touffue qui remplira bien le bilan d'activités que pour toucher un plus large public, puisque de public, le théâtre n'en a point depuis belle lurette. Les productions théâtrales n'attirent plus de spectateurs. Les générales sont vues par les comédiens, les journalistes et une poignée d'irréductibles inconditionnels. Quant aux festivals, le gros de leurs publics est constitué de festivaliers. Le 4e Art vivote sous perfusion en lévitation, coupé de la société dont il émane et à laquelle il est censé s'adresser. «Plus rien ne va dans le monde du théâtre», pourrait-on résumer.Pourtant, quand le théâtre vivait ses beaux jours en Algérie dans les années 1970-1980, malgré la censure sous le pouvoir du parti unique, des pièces étaient diffusées à la télévision et à la radio. Les universités, voire même les écoles, où on jouait aussi des saynètes, étaient ouvertes aux comédiens. Des scènes pouvaient être aménagées en deux temps trois mouvements pour une représentation. Le festival n'était pas une fin en soi, pour les professionnels comme pour les amateurs, et quand on décidera d'en organiser un, se sera un véritable rendez-vous du 4e Art et de ses serviteurs. Il y avait des débats, des lectures de pièces, une critique, de la recherche, du spectacle, et, surtout, un public connaisseur.Aujourd'hui, le théâtre vit ses plus mauvais jours. Sa production est de piètre qualité, ses promoteurs sont absents et son public a disparu. L'Etat doit financer la culture, mais pas la faire vivre, ça, c'est la responsabilité et la mission des directeurs, des producteurs, des professionnels... Un théâtre vit par ceux qui l'occupent. Même désargentés, on a vu des responsables de troupes et des directeurs de théâtres se dérouiller pour monter une pièce, de qualité évidemment, battre campagne pour attirer le public et faire vivre leur théâtre, et leur art. C'est cette flamme qui s'est éteinte, et aucun budget ni directive ministérielle ne peut la rallumer, le brandon est entre les mains des artistes et de ces responsables qui ont la charge de promouvoir et de diffuser l'art.H. G.




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