Le 4e art, sa raison de vivre !

Acmumeh n ugdud (Sourire du peuple) est composée dans sa majorité de jeunes comédiens qui n'ont pas fait de grandes écoles de théâtre, mais qui savent faire parler les planches et imposer respect et admiration du public.Pour exceller sur une scène de théâtre, il faut avoir le c?ur et le talent. La troupe théâtrale d'expression amazighe de la commune de Haïzer Acmumeh n ugdud (Sourire du peuple) est composée dans sa majorité d'étudiants épris du quatrième art et qui regorgent de talents. De jeunes comédiens qui n'ont pas fait de grandes écoles de théâtre, mais qui savent faire parler les planches et imposer respect et admiration du public.
"La troupe a été fondée en novembre 2017 à la salle du théâtre régional de Bouira. J'ai réuni des étudiants de l'Université de Bouira qui s'intéressaient au théâtre. Acmumeh n ugdud, c'est la fusion de deux troupes ; Acmumeh qui est la mienne et Agdud qui existait déjà à Bouira", a déclaré Amine Ider, jeune comédien, réalisateur et fondateur de la troupe. Le premier défi de la troupe était de monter un texte écrit par l'un des membres.
Les Comiquistes fut leur toute première expérience dans le monde des arts dramatiques. Les comédiens ne voulaient pas s'arrêter là. Ils ont pu produire trois autres pièces théâtrales, notamment Lehkum f tefdent, En grève et Les Oubliés. Les thématiques abordées dans les pièces traitent du politique, du social et de l'humain.
Acmumeh n Ugdud a fait ses premiers pas sur les planches à l'Université de Bouira et aussi dans d'autres campus des wilayas limitrophes. Sans moyens financiers, ni une salle digne de ce nom où ils peuvent répéter, les comédiens et techniciens de la troupe ont franchi beaucoup d'obstacles.
Ils se débrouillent pour trouver de modiques sommes qui servent à monter des décors, confectionner des costumes et payer les frais de transport. Ils produisent même leur propre musique. Lors de la 11e édition du Festival culturel national du théâtre d'expression amazighe de Batna, la troupe a joué pour la première fois devant un public averti.
C'était la troupe la plus inexpérimentée et la plus jeune du festival, mais qui a donné du fil à retordre aux autres participants. "Lors de ce festival, nous avons tenu tête à d'autres grandes troupes de théâtre. Nous n'avons pas décroché de prix, mais notre seule récompense, c'était celle du public", confie Amine Ider. Les comptes rendus de la presse et la réaction des réseaux sociaux n'étaient qu'une preuve du talent et de la détermination de ces comédiens. Ils font du 4e art leur raison de vivre.

Ali CHERARAK