Algérie

Le 4e art arabe en quête d'un statut mondial



Le 4e art arabe en quête d'un statut mondial
Indéniablement, la rencontre de Béjaïa sur le théâtre international sera un moment des plus agréables à suivre et à vivre eu égard à tout l'intérêt qu'elle présente, tant pour les professionnels, les amateurs de 4e art que pour les mélomanes et les mordus avec, en prime, plus d'une vingtaine de représentations, sélectionnées.
Mais là où elle le sera davantage, c'est dans sa partie scientifique avec la tenue d'un colloque ou encore son côté littéraire, poétique, art de la parole, ses ateliers et la formation. Dix jours durant (du 20 au 30 octobre 2011), le festival réservera une partie importante au théâtre d'« expression » arabe pour non seulement se produire, exhiber sa classe, son esthétique et étaler son expérience. Il aura aussi à se frotter aux autres, s'évaluer, se situer. C'est une « place », voire un statut qu'il cible avec ses thématiques, expressions, prestations d'autant que participeront à cette édition de grandes nations comme la France, l'Allemagne et le Japon notamment. Trois pays « étrangers » se produiront au même titre que les pays africains dont certains ont profité du dernier Panaf de 2009. Ces 'uvres seront-elles suffisantes pour éclairer et amorcer le débat arabe attendu ' Le colloque qui se tiendra simultanément aux journées théâtrales intitulé «L'expérience théâtrale, parcours et empreintes» sera intéressant à suivre et aura à se fixer sur trois questionnements fondamentaux. S'appuie-t-il sur le passé, ou au contraire récuse-t-il cette donnée et a un regard sur l'avenir, ou enfin, concilie- t-il entre les deux repères ' Toute la problématique se situerait à ce niveau. En plus de son expérience, son exemple, jusqu'à quelle proportion a-t-il pu convaincre ' Quelle nature de renouveau lui est-il exigé pour satisfaire l'urgent ' Fuite du moment, regard sur l'avenir' autant d'interrogations assimilées à des modes d'expression pluriels' Avec la halqa, la parodie, narratif, populaire, héritage et après-drame' Toutes ces formes exprimées nous ont-elle enfin hissé, ou bien la problématique empêche-t-elle encore l'esprit créateur et le retient' Le colloque et l'expérience arabe, ses relations, sa portée' Tous les segments de cet intitulé seront à l'étude dans quatorze conférences qui seront animées et débattues, trois journées durant. Plusieurs intervenants sont attendus dont Mansour Amamria (Jordanie), Dr Malha Nari Abdellah El Mazha (A. Séoudite), Dr Azzedine Bounit (Maroc) ou Dr Taïr Abaza (Tunisie), et d'autres encore. L'autre segment du FIT, c'est la formation qui sera dispensée à plus de cinquante jeunes comédiens pour les outiller dans les techniques théâtrales, l'élocution, l'écriture, la réalisation et ses bases, l'art de l'interprétation, mais aussi la critique, un volet absent pour l'heure. Ces formations seront dispensées par Kamel Bendimerad (Algérie), Benzidane (Maroc) et d'autres spécialistes en la matière. Le troisième axe du festival, qui sera placé sous la direction artistique de Saïd Ramdane, sera un espace hors des planches. Un spectacle de rue sera donné, où il sera question de Halqa, Slam raspodie, paroles d'anciens, parole africaine, parole autour des bougies, scènes ouvertes, libre parole, menterie, le cercle de conteur' Un programme artistique qui sera aussi un rendez-vous pour des master-class. Le théâtre actuel se base rarement sur l'écrit et appelle de moins en moins au littéraire, s'appuyant sur l'oral, l'improvisation. Si l'absence de l'écrit théâtral justifie un peu cela, il n'en demeure pas moins que de nombreux écrivains s'essayent de plus en plus à ce genre d'écrit, sans que les théâtres en profitent. Aussi, le festival a invité de nombreux écrivains tels Lahbib Sayeh, Khir Chouar, Rabah Drif, Benmansour, Fayçal el Ahmar (Algérie), Hamdi el Djezar (Egypte), Lina Hwiyam Hassen (Syrie), Med el Asfes (Libye). Deux soirées-dédicaces seront dédiées à José Samarago et Kateb Yacine. On verra aussi la traduction s'inviter au festival avec Ahmed Salim Aït Ouali qui assurera d'une part l''uvre de Lounis Aït Menguelat en arabe et celle de Mahmoud Darwich en tamazight. Le festival invitera aussi des «festivals amis » Abdoun Balan, Med Yahiaoui et Mounira Saada, des rencontres et créations, théâtre amazigh et poésie féminine. Le cinéma sera aussi l'invité du festival qui appellera au ciné club avec débat après chaque film en rapport avec le théâtre. Les dix journées auxquelles fera appel le festival seront pleines au regard de deux pièces/jour tant au TRB et sa petite salle annexe, la maison de la Culture, et tout le programme scientifique concocté par le commissaire Noual Brahim, Abderrazak Bourekbba, Nabil Hadji, Saïd Ramdane et l'animateur Abderrazak Khellaf. Journées durant ou le 4e art, sera tout en couleur, en forme avec 19 théâtres, 250 invités. Ca va bouger à Bougie.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)