Le second mandat
de Réda Hamiani à la tête
du FCE prend fin en octobre prochain. Le président de la principale entreprise
d'employeurs ne se prononce pas clairement sur ses intentions, son intention de
ne pas rempiler était plus franche, il y' a un an. La porte d'une poursuite de
sa mission est rouverte. Tout le monde ne parait pas se résoudre à cette option.
Conséquence, le FCE pourrait bien s'acheminer vers une élection ouverte, comme
en 2009, avec un challenger qui s'annonce parmi les chefs d'entreprises
quadragénaire.
La situation a
beaucoup évolué dans le conseil exécutif du FCE depuis le début de l'année 2011.
La succession à l'automne prochain à Réda Hamiani était quasiment ouverte, le président en poste
depuis 2007 se disant désabusé par l'incommunication aggravée avec le
gouvernement consécutive à la loi de finances complémentaire de 2009, «fatigué
de porter le fardeau de l'entreprise algérienne face à un pouvoir qui ne
connaît que la défiance comme langage» racontait alors un de ses proches. Les
émeutes de la jeunesse exclue du début de l'année 2011 dans un contexte de
révolution démocratique arabe ont peut-être changé la donne. Le 28 mai dernier
le FCE, et son président, étaient traités avec tous les égards par le Premier
ministre Ahmed Ouyahia lors d'une réunion tripartite
historique centrée sur les problèmes de l'entreprise. Des commissions de
travail communes ont été mises en place et le dialogue paraît être lancé avant
la prochaine échéance de la rentrée. Le président Réda
Hamiani a joué un rôle apprécié de nombre de ses
pairs chefs d'entreprise dans cette «normalisation» de la relation avec
l'exécutif. Cela a, semble t-il, pesé dans la balance et lors du dernier
conseil exécutif du FCE avant l'été, l'option de la «continuité» paraissait
requinquée. Tout cependant est loin d'être réglé. D'abord Réda
Hamiani continue tactiquement de ne pas se dévoiler. Il
ne souhaite pas être candidat avant l'heure, d'autant qu'il s'agit d'une
candidature un peu délicate pour un «troisième mandat». Une formule devenue
presque sarcastique avec la déconvenue rampante du 3e mandat présidentielle
d'Abdelaziz Bouteflika et le contexte révolutionnaire
arabe qui pousse au changement sur tous les fronts. «Réda
Hamiani, souhaite à mon avis, rester comme un recours
ultime, une fois que d'autres candidatures se seront révélées d'ici la rentrée
et qu'elles auront eu du mal à emporter l'enthousiasme des chefs d'entreprise»
explique un membre du conseil exécutif du FCE qui pense qu'à la fin «l'option
pour que Hamiani rempile est la plus probable. Sa
candidature poussera les autres postulants à renoncer».
Une candidature forte
parmi les quadragénaires ?
Un entrefilet paru
dans l'espace Radar du quotidien Liberté ce lundi 04 juillet montre qu'en fait
les grandes manÅ“uvres autour de l'échéance d'octobre prochain sont bel et bien
engagées. Il y est question d'une troisième voix pour la présidence du FCE, qui
ne serait ni celle de la continuité avec Réda Hamiani, ni celle du retour de «l'emblématique» Omar Ramdane, - premier président du FCE- mais celle d'un
renouvellement générationnel avec l'avènement d'un chef d'entreprise
quadragénaire. Cette «troisième voie» traduirait la disposition de la
principale entreprise patronale algérienne à montrer la voie du changement dans
le pays, après avoir réussi une élection «libre et transparente» lorsque Réda Hamiani a dù affronter Slim Othmani dans les urnes, il y a près de deux ans. «Les
anciens» s'apprêteraient à soutenir la candidature d'un jeune, croit savoir
cette source non identifiée qui a alimenté notre confrère. La vérification
auprès de quelques membres influents du conseil exécutif du FCE, révèle que la
volonté d'opérer le changement dans son propre camp par Å“uvre de pédagogie vis-à-vis
de l'interlocuteur qu'est le pouvoir politique, «est une véritable tentation». Mais
dans le même temps de trop nombreux paramètres pèsent dans le sens de la
prudence dans les choix de gouvernance interne du FCE l'automne prochain. «Il
faudra d'abord trouver un candidat parmi les quadragénaires qui puissent réunir
les suffrages sur son nom. De ce que je sais les quatre ou cinq profils
existants ne sont même pas réellement dans une démarche de solidarité
générationnelle» explique un consultant connaissant bien l'institution FCE. Hassan
Khelifati, PDG de Alliance Assurance, qui paraît pour
beaucoup comme le leader naturel de la relève entrepreuniale
n'a pas mis la présidence du FCE dans son agenda de l'avenir immédiat. Cela
semble le cas également de Mourad El Eulmi le patron
de Sovac ou encore celui de Lyes
Kerrar brillant analyste financier dirigeant le
cabinet conseil Humilis. Il est déjà arrivé au vice-président du FCE Nassim Kerdjoudj (PDG de Net Skills) d'évoquer un dessein présidentiel parmi sa
génération – il est quadragénaire -, mais le consultant affirme ne pas imaginer
«Nassim Kerdjoudj se
présenter contre Réda Hamiani
qui a été son mentor dans l'organisation». De son côté Slim
Othmani, le Président très communicant de NCA Rouiba, paraît avoir opté pour des interventions sur le
mode «parole libre», afin de faire avancer son point de vue sur l'entreprise, partagé
d'ailleurs plus discrètement par nombre de ses collègues au sein du FCE. Le
rival de Réda Hamiani en 2009,
s'est, en outre, concentré sur le développement de son groupe, auquel il vient
de fixer de grandes ambitions maghrébines. Sa candidature n'est pour l'heure
pas à l'ordre du jour. Qui se présentera tout de même face à Réda Hamiani s'il souhaite
continuer à incarner les chefs d'entreprise dans le dialogue lancé avec le
gouvernement ? Quelqu'un de religieusement convaincu qu'en 2011, le vent du
changement ne peut s'arrêter sur le seuil du Forum des chefs d'entreprise.
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Posté Le : 05/07/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Samy Injar
Source : www.lequotidien-oran.com