Le 27 ramadhan, une nuit de M'dih parfumée de « Djaoui » Us et coutumes

Habitués aux cafés de bon matin, aux quatre repas par jour et à la bouteille d'eau dans le sac, les Algériens ont toujours du mal à s'adapter au jeûne les premiers jours de Ramadhan. À peine on s'habitue à la nouvelle routine que le mois touche à sa fin, la nuit du 26 au 27 et sa grande symbolique religieuse nous rappelle que le mois sacré nous quitte déjà. Une nuit tellement spéciale que beaucoup de traditions, voire des superstitions s'y sont attachées. Certains disent que les djinns sont relâchés ce soir-là. D'autres pensent que c'est une nuit bénie, on y initie les enfants à la prière et au jeûne ou on y célèbre la circoncision des petits garçons... Partout en Algérie, cette nuit est célébrée dans la ferveur, on veille jusqu'au petit matin dans la mosquée ou même à la maison. A Mostaganem, cette nuit se distingue de toutes les soirées du Ramadhan ; pour les habitants de la région c'est un jour de fête. « Cette nuit-là, nous achevons la récitation du Coran et la prière des Tarawih, c'est une véritable satisfaction pour le musulman, surtout avec l'approche de l'Aïd », s'exprime Mustapha. Dans les maisons, les dames se sont déjà munies de bâtonnets d'essence et de morceau de Djaoui qu'elle brûlent selon la tradition sur le feu doux d'un « Madjmer » charbonneux. « Certaines superstitions persistent encore dans notre société, l'idée que le B'khour et le Djaoui éloignent les djinns et protègent la maison et ses habitants, est toujours d'actualité », explique-t-il. Mais la soirée de la nuit du 26 au 27 Ramadhan ne s'achève pas avec la dernière prière de Tarawih. Les jeunes se rassemblent autour d'un thé appréciant une « gassra » jusqu'à l'heure du S'hour, tandis que pour les plus vieux des concerts de musique chaâbi s'organisent en privé. Très souvent, le plus aisé de la région ou du quartier invite un chanteur chaâbi qui reprendra les plus beaux poèmes et M'dih sur le Prophète Mohamed (que le salut et la paix soient sur lui). Une occasion de rassembler les proches et les amis, selon Mustapha.