Algérie

Le 25 décembre et la tradition de Noël: Et si les chrétiens adoraient, en réalité, le soleil ?



Un des premiers Pères de l'Eglise, Tertullien (v.160 - v.220), «ex-païen» et évêque de Carthage, a confessé sans ambages que le dogme de la Trinité n'est qu'une création d'un mythe. Il admet ironiquement les véritables origines du récit du Christ-Dieu et de tous les autres hommes-dieux en énonçant : «Vous dites que nous adorons le soleil; mais vous aussi».

Noël, qui est évidemment une tradition étrangère à la religion musulmane, est une fête chrétienne célébrée le 25 décembre en commémoration de la naissance du Christ. Mais que savons-nous exactement de cette fête et du choix du 25 décembre jour de sa célébration ? La réponse à ces interrogations n'a aucunement l'intention d'offenser la foi chrétienne et encore moins de froisser ses adeptes, elle se veut une modeste tentative d'éclairage des dessous d'une pratique religieuse qui a de tout temps suscitée des controverses et a fait couler beaucoup d'encre et de salive.

AUTOUR DE LA FAMEUSE DATE DU «25 DECEMBRE»

La date du 25 décembre n'est livrée par aucun des Évangiles et notamment les quatre Evangiles canoniques. Elle apparaît pour la première fois au IVe siècle. À l'époque, pour des raisons stratégiques aisément compréhensibles, l'Église de Rome crut habile de faire correspondre la naissance du Christ avec la naissance des hommes-dieux et parmi eux Mithra qu'on célébrait au solstice d'hiver sur la colline du Vatican au moment propice où le soleil effectue sa remontée dans le ciel, d'où son nom de Sol Invictus, fête du «soleil invaincu».

Si le christianisme, à ses débuts, a pu s'affranchir du paganisme, il n'en demeure pas moins qu'il soit corrompu par les rites païens. Cette perversion a fait substituer aux vraies croyances d'un Jésus homme-prophète des premiers chrétiens le mythe d'un Christ-Dieu consubstantiel au dogme absurde de la Trinité. Dans son livre «La contrefaçon dans le christianisme», Joseph Wheless dit : «Les Evangiles sont tous des contrefaçons sacerdotales rédigées plus d'un siècle après leurs prétendues dates.» Ceux qui ont inventé certains des Evangiles et des épîtres «alternatifs» qui furent écrits approximativement pendant les deux premiers siècles ont même admis qu'ils avaient forgé les documents. La contrefaçon pendant les premiers siècles de l'existence de l'église était manifestement effrénée et une nouvelle expression a été inventée pour la décrire: «la fraude pieuse.»

Si l'on s'intéresse maintenant aux Evangiles, qui furent écrits vers le milieu du 2ème siècle de notre ère, leurs prétendus auteurs, les apôtres, donnent des récits de Jésus-Dieu et de sa généalogie qui se contredisent entre elles à plusieurs endroits. Pour Wheless : «les soi-disant écrits ‘canoniques' du Nouveau Testament constituent un texte confus et qui se contredit lui-même, l'estimation présente étant d'au moins 150 000 lectures possibles, ce fait étant connu et admis.» De plus, sur les douzaines d'Evangiles, certains qui à l'origine étaient considérés comme authentiques ou canoniques, furent plus tard rejetés comme apocryphes ou faux, et vice-versa.

Cela fait beaucoup pour «l'infaillible Parole de Dieu» et l'Eglise «infaillible!» La confusion est partout présente car au cours des siècles, des chrétiens plagiaires ont essayé d'amalgamer et de fusionner pratiquement tous les mythes, contes de fées, légendes, doctrines ou fragments de sagesse qu'ils pouvaient trouver à partir d'innombrables philosophies. Ils se sont inspirés également des religions à mystère, dont le soleil représentait le centre névralgique, qui existaient à l'époque. Ils ont ainsi contrefait, interpolé, mutilé, changé et réécrit ces textes pendant des siècles.

LE MYTHE DU PERSONNAGE «JESUS-CHRIST-DIEU»

Il est évident qu'il n'y avait pas un personnage unique sur lequel la religion chrétienne s'est fondée, et que ce «Jésus-Christ-Dieu» est une compilation de légendes, héros, dieux et hommes-dieux. La place manque ici pour entrer dans le détail au sujet de chaque dieu qui a contribué à la formation du personnage de Jésus-divinisé; qu'il suffise de dire qu'il y a d'abondance de documents pour prouver que ce sujet n'est pas une question de foi ou de croyance. La vérité est que, à l'époque où ce personnage a censément vécu, il y avait une vaste bibliothèque à Alexandrie et un réseau incroyablement souple de confréries qui s'étendait de l'Europe à la Chine. Ce réseau d'information a eu accès à de nombreux manuscrits qui racontaient le même récit que celui du Nouveau Testament, avec des noms de lieu et d'appartenance ethnique différents. Dans la réalité, le récit de la vie de Jésus et du mythe absurde de la trinité constitue un parallèle presque identique avec l'histoire de Krishna, par exemple, y compris dans ses détails. Le conte de Krishna que l'on trouve dans les Védas hindous a été daté à au moins 1400 avant notre ère. On peut dire la même chose du mythe d'Horus d'Egypte, qui est presque identique, dans ses détails, à l'histoire de Jésus divinisé, mais qui précède la version chrétienne de milliers d'années.

 L'histoire de Jésus a incorporé des éléments de récits d'autres dieux enregistrés dans ce vaste territoire, comme par exemple ceux des sauveurs du monde et «fils de Dieu», dont la plupart précèdent le mythe chrétien, et dont un bon nombre furent crucifiés ou exécutés tels Horus d'Egypte ou de Mithra qui symbolisaient tous Le fils «Son» de Dieu est le Dieu soleil «Sun». La raison pour laquelle tous ces récits sont si semblables, avec un homme-dieu qui est crucifié et ressuscité, qui a 12 disciples, est que ces contes sont basés sur les mouvements du soleil dans les cieux, un développement astrothéologique qui peut être retrouvé sur toute la planète parce qu'on peut observer le soleil et les 12 signes de zodiaque tout autour du globe. Autrement dit, Jésus-Christ divinisé et tous les autres sur qui son personnage est fondé sont des personnifications du soleil, et l'Évangile est simplement une répétition d'un texte mythologique le «Mythos» concernant les mouvements du soleil dans les cieux.

Pourquoi la plupart des hommes-dieux crucifiés ont leur anniversaire traditionnel le 25 décembre ? C'est parce que les anciens se sont rendu compte que « d'une perspective géocentrique» le soleil effectue une descente annuelle vers le sud jusqu'au 21ème ou 22ème jour de décembre, le solstice d'hiver, qu'il cesse ensuite de se déplacer vers le sud pendant trois jours et puis recommence à se déplacer vers le nord. A ce moment, les anciens disaient que le «soleil de Dieu» «était mort» pour trois jours avant de «ressusciter» le 25 décembre. Les anciens se rendaient compte de façon très claire qu'ils avaient besoin du soleil chaque jour et qu'ils auraient de gros ennuis si le soleil continuait à se déplacer vers le sud et ne s'arrêtait pas pour inverser sa direction. Ainsi, ces nombreuses cultures célébraient l'anniversaire du «soleil de Dieu» le 25 décembre.

LA PROPAGANDE DE «LA LUMIERE DE JESUS DIVINISE»

Contrairement à la croyance populaire, les anciens n'étaient pas ignorants et superstitieux au point de considérer leurs dieux comme de véritables personnes. En fait, cette propagande calomnieuse représente une partie de la conspiration pour faire croire que les anciens étaient effectivement la populace hébétée qui avait grand besoin de la «lumière de Jésus divinisé». La vérité est que les anciens n'étaient pas moins avancés dans leurs pratiques spirituelles et morales, et même plus avancés dans de nombreux cas, que les chrétiens avec leur prétendue spiritualité et idéologie qui, avec cette atteinte à l'historicité, ont en fait dégradé l'ancien Mythos. En effet, à la différence des chrétiens «supérieurs», l'élite intellectuelle des anciens se rendait bien compte que leurs dieux étaient de nature astronomique et atmosphérique. Comme le dit «Walker», un des éminents penseurs chrétiens :»Les efforts des érudits pour éliminer le paganisme des Evangiles, afin de retrouver le personnage divinisé et historique de Jésus-Dieu, se sont avérés aussi désespérés que de rechercher le noyau d'un oignon.» L'histoire évangélique de Jésus divinisé n'est pas une représentation effective d'un maître historique. C'est un mythe établi à partir d'autres mythes et hommes-dieux, qui étaient à leur tour des personnifications du mythe omniprésent du dieu-soleil.

LES ÉVANGILES NE SONT-ILS DONC PAS DES «PREMIERES MAINS»?

Il est illusoire de chercher un quelconque message dans la Bible. Celle-ci est en fait un patchwork de différents matériaux, compilés à différentes époques, et de nombreuses interprétations sont possibles. On ne peut pas les départager, les versets se contredisent, et ils peuvent être interprétés de différentes façons. Il en est ainsi pour toutes les théories chrétiennes. L'étude religieuse des Evangiles ne servira jamais qu'à justifier des a priori et les sectarismes locaux. Les Evangiles sont une mythologie aussi sauvage et cruelle que les mythologies grecques ou hindoues. Ils ont sanctifié toutes les formes de crimes, du viol jusqu'à la guerre d'extermination, et en dehors de quelques paroles que n'importe quelle personne sensée de n'importe quelle nation aurait pu dire, il n'y a pas une seule ligne pour améliorer le genre humain. Si l'on devait déterminer le livre qui en occident a inspiré le plus de crimes, la Bible viendrait en tête. Bien sûr, la Bible fait partie de la culture occidentale, et à ce titre elle peut servir comme toutes les mythologies de sources de symboles, mais il est vain de voir en elle un creuset de science ou un guide pour l'humanité.

Bibliographie :

«Why I am not a christian» – Bertrand Russel

«La Bible dévoilée» – Israël Finkelstein et Neil AsherSilberman - Bayard 2001

«La religion aux Etats-Unis» – Que sais-je n° 3619

«L'histoire de la réforme» – Que sais-je n°427








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