Algérie

LE 1ER MINISTRE REPOND AUX INSINUATIONS DU GARDE DES SCEAUX : Tirs croisés entre Louh et Ouyahia



Lors de son intervention, lundi, devant la société civile de la ville d'Oran, le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Tayeb Louh, a reproché à son Premier ministre des manquements graves, dont celui de n'avoir pas su appliquer les directives du président de la République concernant «les règles d'équité qui fondent la politique de l'Etat».Intelligemment, le ministre de la Justice rappelait à Ouyahia le désaveu qu'il avait essuyé en 2017, en rendant hommage à la perspicacité du chef de l'Etat pour avoir décidé, en 2017, d'annuler les nouvelles taxes instituées par le gouvernement, dans la cadre de la loi de finances sur les documents biométriques. En effet, l'instauration de taxes sur des documents administratifs aussi demandés par les citoyens que la Carte d'identité nationale avait exaspéré les Algériens et accru, du coup, l'impopularité d'Ahmed Ouyahia. Le Rassemblement national démocratique (RND), instruit vraisemblablement par son chef, a répondu, hier, dans un communiqué aux voix, dit-il, qui « attaquent » une nouvelle fois le Secrétaire général du parti. Le RND affirme ainsi qu'Ahmed Ouyahia n'était pas ministre de la Justice lorsque l'affaire d'emprisonnement de dizaines, et non de milliers, de cadres a eu lieu au milieu des années 1990. Pour le RND, il s'agit là d'une atteinte aux principes des juges indépendants et respectables. Le deuxième parti au pouvoir rappelle, en outre, que son actuel secrétaire général avait émis deux instructions en faveur de l'indépendance de la justice, lorsqu'il avait été nommé ministre de la Justice. Parmi ces dispositions, l'interdiction de toute poursuite judiciaire contre les cadres dirigeants dans l'absence d'une plainte officielle par les instances responsables concernées. Le parti d'Ouyahia note l'abrogation, plus tard, de cette disposition. Signalons que Tayeb Louh avait rappelé à son auditoire l'épisode, non moins sombre, de l'incarcération de centaines de cadres d'entreprises publiques, au milieu des années 1990, sur ordre d'Ahmed Ouyahia. Louh affirmait, à ce propos, sentencieusement : «Finis les abus dont étaient victimes des cadres de l'Etat !» Plus ambigu, il ajoutera : «La justice à l'heure actuelle ne regarde pas ce qui est interdit ou ce qui ne l'est pas mais est fondée sur des bases plus larges pour être au diapason de l'évolution qui reflète les valeurs de la société de ses repères».


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