Algérie

Le 1er Mai n'est plus ce qu'il était



A Oran comme partout ailleurs, au niveau des grandes entreprises et autres organismes, le 1er Mai n'a pas été commémoré comme d'habitude par la remise des médailles et autres gratifications aux travailleurs. Des consignes ont été données dans ce sens au prétexte qu'il ne faudrait, en aucun cas, laisser exploiter cette commémoration à des fins politiques, entendre par là les élections législatives du 10 mai prochain.

Mais bien au-delà de cet alibi peu convaincant, la fête du travail et son rituel ne veulent plus rien dire pour des générations entières. Du folklore d'antan pour ces longues processions de cortèges, sillonnant en parfaite communion l'avenue de l'ALN, le Bd Ahmed Benabderrezak et autres grands boulevards et déboucher en masse vers l'esplanade du Palais des sports pour chanter, chaque 1er Mai, à la gloire de Sogedia, Enamarbre, Clo et autres Cotitex. Qu'en est-il aujourd'hui?

Depuis l'année 2011, le front social a connu et connaît encore de l'agitation, des corporations et des syndicats nés au forceps continuent à défendre les droits moraux et matériels des travailleurs, avec pour seule arme la rue et la grève. Souvent, ces revendications aboutissent mais il est toujours demandé un peu plus. Le bleu de travail et la pelle ne font plus recette. Les jeunes, nombreux, ont investi le champ de la revendication. Avec un seul clic sur Facebook et voilà qu'on mobilise en une journée plus que mille sections syndicales.

On l'aura compris, durant l'année 2011, le vieux syndicat découvre, désarmé, un nouveau travailleur qui n'a peur de rien. Les responsables des ressources humaines et les managers des grandes entreprises se demandent sans cesse comment se comporter avec ces nouveaux porte-voix qui n'ont aucune notion de la mesure, du règlement intérieur ou seulement de la pratique syndicaliste dans ses abécédaires les plus élémentaires. Se sentant marginalisés par la force des choses et ne percevant que le salaire chaque fin de mois, ces jeunes forment un groupe souvent sans organisation pour revendiquer un peu de tout.




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