Algérie

Le 1er mai 2013, entre acquis et défis Fête du travail



Le 1er mai 2013, entre acquis et défis Fête du travail
Par Amar Rafa
Les travailleurs algériens à l'instar de ceux du monde entier, célèbrent sous peu le 1er mai. Une fête internationale du travail qui intervient dans un contexte particulier aujourd'hui, marqué par de nouveaux défis. Les années dernières ont vu certaines catégories de fonctionnaires de l'Etat bénéficier de très fortes augmentations de salaires avec effet rétroactif, qui se sont soldées par la multiplication par six du Smig, depuis 2000, de 3 000 à 18 000 dinars.
La signature du pacte économique et social, en sus des engagements des différents gouvernements pour l'abrogation du 87 bis, est toujours en attente. Seulement voilà, il faut qu'on le dise tout net : que ce n'est pas la majorité des travailleurs qui a cette chance aujourd'hui. Il s'agit des employés du secteur économique, notamment dans le Btph, dont le niveau de vie est constamment grignoté par l'inflation galopante mettant les ménages à dure épreuve. D'où la fréquente montée au créneau des syndicats autonomes de plusieurs corporations de la santé (praticiens spécialistes, médecins généralistes, chirurgiens dentistes et pharmaciens), l'éducation et des métiers comme boulangers. Ces mouvements sociaux, dont la désormais grève cyclique de l'éducation, sont le résultat de l'action engagée des syndicats autonomes (Snpsp, Snpssp, Snapap, etc.) qui ont prouvé leur représentativité, qui se mesure à l'aune du degré de mobilisation des fonctionnaires tous corps confondus et de la paralysie de leurs secteurs respectifs. Cela n'empêche pas que ces syndicats n'ont pas encore acquis la qualité d'interlocuteur des pouvoirs publics, que détient, seule, la centrale ouvrière historique, en l'occurrence l'Ugta. Dans bien des domaines, les syndicats autonomes revendiquent, protestent et acculent l'employeur, allant jusqu'à des actions extrêmes (sit-in, grève de la faim, etc), mais ce ne sont pas eux qui récoltent les dividendes. Bien que toléré dans le sillage de l'ouverture politique du pays, au lendemain de la révolte du 5 octobre 1988, le multi syndicalisme en Algérie tarde à être formellement reconnu et associé aux grandes décisions du monde socio-économique du pays. Voilà une amère réalité qu'apprennent à leurs dépens leurs responsables, chaque jour davantage, qui se retrouvent à se morfondre dans les mêmes revendications, celles-là mêmes, qui, des années après demeurent insatisfaites par la grâce d'un pouvoir autiste qui n'a d'yeux que pour les syndicats traditionnels. Pourtant, qu'ils soient autonomes ou affiliés au pouvoir, les syndicats partagent aujourd'hui le même défi d'avenir ; celui de la pérennité de l'entreprise, et au-delà, du secteur économique. Il est vrai que jusqu'à présent il y a un regain d'intérêt de la part du gouvernement pour les entreprises algériennes en les impliquant dans la réalisation des chantiers structurants lancés à la faveur du plan quinquennal, en les dotant de plans de charge conséquents, cela est dû à l'embellie financière suite à la hausse de la principale source de revenus du pays : les hydrocarbures.
La raison qui a rendu possible également l'achat de la paix sociale par le gouvernement, contraint qu'il est d'absorber la colère de la rue, en ne perdant jamais de vue une instable conjoncture géopolitique (printemps arabe). Il est légitime de se demander, demain, si par un malheureux concours de circonstances la protesta reprend conjointement avec la chute du prix des hydrocarbures : Que fera-t-on alors '
A. R.


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