Algérie

Le 1er déficit depuis 20 ans



Le 1er déficit depuis 20 ans
Recettes-dépenses. On voyait venir le coup mais cela n'évite pas la douleur maintenant qu'il est arrivé. Le Cnis (Centre national de l'informatique et des statistiques des douanes) vient de nous livrer la mauvaise nouvelle. La balance commerciale de notre pays a enregistré un déficit de 4,32 milliards de dollars durant les quatre premiers mois de cette année. La dernière fois où notre balance commerciale avait connu un déficit, c'était en 1995. C'était il y a vingt ans, pile-poil. Cette année-là et sur toute l'année, le déficit était de 521 millions de dollars. Beaucoup moins que celui que nous venons d'atteindre en quatre mois seulement. La cause' D'abord, une baisse de 42,83% de nos exportations d'hydrocarbures durant le premier trimestre de cette année. Un chiffre qui doit «réveiller» les plus endormis. On a perdu près de la moitié de nos ventes de pétrole et de gaz. Les exportations hors hydrocarbures' Le chiffre est tellement ridicule qu'on a envie de le cacher. On le donne malgré tout. Il représente 6,46% du volume global de nos exportations. En dollars américains cela donne, toujours pour le premier trimestre de cette année, 866 millions. Autrement dit, du 1er janvier au 30 avril 2015, nous avons encaissé comme recettes de nos exportations 13,4 milliards de dollars. Et nous avons dépensé en importations 17,73 milliards de dollars. C'est ce qui s'appelle vivre au-dessus de ses moyens. Cela veut dire aussi que nous avons cassé la tirelire. Certains pourront dire «oui, mais, la tirelire est pleine!». Sauf qu'à ce rythme, elle finira par disparaître. Pas dans un siècle ni dans dix ans. C'est tout proche. Il est temps de se ressaisir et soigner cette hémorragie à ses débuts. Maintenant! Certaines voix veulent instaurer un débat sur la nécessité ou pas d'instaurer des licences d'importations. Ou de mieux réglementer les exportations. L'heure n'est plus aux débats ni aux discours. L'heure est aux actes. Il faut redresser les comptes avant la catastrophe. Comment' C'est à nos experts de plancher sur la question. C'est au gouvernement de trancher sur les moyens qu'ils avanceront. Cependant et sans être experts, on peut, sans crainte d'être dans l'erreur, dire que nos importations doivent être réajustées (le mot rappelle de mauvais souvenirs) pour les limiter strictement à l'essentiel. Il est urgent de renforcer les moyens pour mieux en contrôler, et les quantités et la qualité. Il est également urgent de revenir à la planification. Ce n'est pas aux importateurs de fixer les besoins du pays en telle ou telle denrée. Il est urgent de renforcer les sanctions contre les crimes et délits économiques, comme les surfacturations ou les importations de... cailloux. Ce n'est pas, non plus, aux exportateurs de décider de l'éligibilité de tel ou tel produit. Ni de sa quantité exportable. Ceci pour axer les efforts sur l'autosatisfaction de nos besoins. Pour cela, la diversification de l'économie doit elle aussi passer à la vitesse supérieure et quitter le terrain de la «parlote». Le Cnis est en possession de toutes les informations nécessaires à l'établissement de la cartographie de nos besoins. Il faudra lister ces besoins et les publier largement pour orienter les créateurs d'entreprises. Au besoin les «agrémenter» d'avantages fiscaux plus incitatifs. Il faut forcer la cadence dans la lutte contre la bureaucratie et toutes les formes d'inertie, voire de résistances. Y compris les lobbies qualifiés par le ministre du Commerce de «forts et puissants». Plus on attendra, plus le temps passe, plus ils se renforceront et moins notre économie aura des chances de se relever. Ce premier déficit de la balance commerciale à son côté positif. Celui d'une bonne douche froide. Qui redonne du tonus et de la vigueur. C'est une étape historique. Du grand défi. Il est dans la nature de l'Algérien d'être capable de prouesses en période de danger. Nous y sommes!




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